RAPPEL AU RÈGLEMENT

Mme Danielle Bidard-Reydet. Je demande la parole pour un rappel au règlement.
M. le président. La parole est à Mme Bidard-Reydet.
Mme Danielle Bidard-Reydet. Mon intervention se fonde sur l'article 36 du règlement.
Au nom des sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen, je veux faire part de notre émotion à la suite de la multiplication des crimes en Algérie.
Depuis le début du ramadan, la violence s'est accrue, et, mardi après-midi, c'est le premier dirigeant de l'Union générale des travailleurs algériens qui est tombé sous les balles des terroristes intégristes.
Par cet assassinat, c'est le symbole d'une réelle démocratie, c'est le symbole d'un peuple algérien déterminé à défendre l'Etat républicain, c'est le symbole du mouvement social revendicatif que les tueurs ont voulu supprimer.
Des milliers et des milliers d'Algériens ont déjà été tués par les partisans de la terreur. Aujourd'hui, ces derniers essaient de briser l'âme de l'Algérie.
La stratégie des terroristes est simple : elle vise à déstabiliser l'Etat pour accéder au pouvoir, mais aussi pour imposer je ne sais quelle négociation. Ainsi, à Paris comme dans d'autres capitales européennes, on entend les appels à la froide raison, raison qui consisterait à donner suite aux exigences des commanditaires des massacres.
Mais, si l'Algérie en est là, cela ne provient pas du hasard. Le chômage galopant, la pauvreté accrue, la crise morale qui touchent ce pays ami sont autant de ferments sur lesquels grandissent les manipulations et les tentations intégristes.
On ne saurait faire cadeau au crime du crédit de quelque vertu. C'est donc bien à la racine du mal qu'il faut s'attaquer. La France, de par sa situation privilégiée, se doit d'intervenir pour aider le peuple algérien à trouver une issue démocratique et pacifiste.
Les connivences financières, diplomatiques ou politiques dont dispose l'état-major intégriste dans certaines capitales européennes doivent être dénoncées.
La politique du Fonds monétaire international doit être, pour le moins, assouplie, tant le plan d'ajustement structurel est destructeur d'emplois et de richesses au sein de ce pays.
Enfin, l'implication plus grande de la France dans une coopération avec notre voisin méditerranéen est indispensable. Cela passe notamment par l'annulation de la dette et la signature de nouveaux contrats de développement.
Ce soir, place des Droits-de-l'Homme, au Trocadéro, aura lieu un rassemblement silencieux à l'appel des organisations syndicales. C'est un moment fort auquel nous participerons.
Par ailleurs, le vendredi 7 février, le parti communiste français, pour sa part, invitera tous les citoyens à exprimer leur indignation face au meurtre d'Abdelkak Benhamouda et à montrer leur solidarité avec le peuple algérien dans sa courageuse résistance à la barbarie et dans sa recherche d'une alternative faisant renaître l'espoir.
Monsieur le ministre, nous souhaiterions connaître les intentions du Gouvernement français en la matière, notamment savoir s'il entend agir, dans la limite de ses responsabilités, afin que l'Algérie sorte de cette tragédie. (Applaudissements sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen.)

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