M. le président. Par amendement n° 38, M. Marini, au nom de la commission, propose d'insérer, après l'article 30, une division additionnelle rédigée comme suit :

« Chapitre VI

« Dispositions diverses »

La parole est à M. le rapporteur.
M. Philippe Marini, rapporteur. Il s'agit d'un amendement d'architecture : après la colonne, le chapiteau sur la colonne, voilà le fronton !
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Alain Lamassoure, ministre délégué. Favorable.
M. le président. Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 38, accepté par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, une division additionnelle ainsi rédigée est insérée dans la proposition de loi, après l'article 30.
Par amendement n° 39, M. Marini, au nom de la commission, propose d'insérer, après l'article 30, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le troisième alinéa de l'article 11 de la loi n° 96-597 du 2 juillet 1996 précitée est ainsi rédigé :
« Lorsque est sollicitée la fourniture du service d'investissement visé au d) de l'article 4, l'approbation du programme d'activité et l'agrément sont délivrés par la Commission des opérations de bourse. Une entreprise d'investissement ainsi agréée ne peut fournir les autres services d'investissement visés à l'article 4 ni les services connexes visés aux a), b), d) et e) de l'article 5. »
« II. - Les dispositions du I ci-dessus entrent en vigueur à compter du 30 juin 1998. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Philippe Marini, rapporteur. Il s'agit d'un amendement de cohérence par rapport à un vote qui a été émis ce matin.
Le souhait de la commission des finances est double.
En premier lieu, elle tient à assurer la protection de l'épargne en mettant en évidence les responsabilités propres des gérants d'actifs financiers. Souvenez-vous de toutes nos discussions sur le « principe de la muraille de Chine » et sur l'importance de s'assurer de l'absence de conflit d'intérêts entre, d'une part, les groupes financiers qui, dans certains cas, créeront des fonds d'épargne retraite et, d'autre part, les gérants de l'épargne.
En d'autres termes, il s'agit d'éviter que l'épargne ainsi accumulée ne puisse être utilisée sur le marché dans des opérations financières dans l'intérêt des actionnaires des fonds plutôt que dans celui des adhérents.
En second lieu, la commission des finances est particulièrement sensible aux préoccupations qui ont été exprimées par la commission des opérations de bourse. Autorité publique indépendante de protection de l'épargne, cette institution a été, en quelque sorte, relégitimée, ou revalorisée par la récente loi du 2 juillet 1996.
Ainsi a été constitué à son profit un bloc de compétence sur les affaires de gestion. Ne serait-il pas très paradoxal, mes chers collègues, que seule soit exclue de cette compétence l'épargne à long et à très long terme, alors que la moindre SICAV, le moindre fonds commun de placement fait l'objet d'une estampille de la commission des opérations de bourse par l'intermédiaire des formations spécialisées ?
Certes, monsieur le ministre, vous allez nous répondre, comme vous l'avez déjà fait ce matin, et fort bien d'ailleurs, que les concertations professionnelles en cours déboucheront un jour ou l'autre sur un consensus minimal, qui se traduira dans un projet de loi relatif à la gestion de capitaux, dont le Sénat devrait être saisi au cours du premier semestre de 1997.
Mais j'ai déjà pris connaissance, monsieur le ministre, du rapport de l'association Paris Europlace intitulé L'industrie française de la gestion de capitaux , en date du mois dernier. J'ai lu les pages 68 et 69 consacrées à la filialisation des sociétés de gestion.
Les professionnels écrivent : « Le groupe n'est pas d'avis qu'il soit nécessaire que l'obligation de filialisation soit inscrite dans les textes, mais il considère qu'une société indépendante ou filialisée est la structure la plus appropriée pour exercer le métier de la gestion au plan domestique comme au niveau international. Aussi émet-il une recommandation forte dans le sens de la filialisation. »
A qui revient-il de légiférer ? Je me permets de vous poser une nouvelle fois la question. Est-ce aux professionnels ? Est-ce au législateur ? Dans la période où nous nous trouvons, l'intégrité des pouvoirs constitutionnels est parfois mise en doute, qu'il s'agisse du non-respect du principe de la séparation des pouvoirs ou de l'immixtion, en quelque sorte, de groupes d'intérêts privés dans des questions d'intérêt commun.
Pour terminer sur ce point, je reconnais, monsieur le ministre, que le signal que nous souhaitons donner peut, dans certains cas, poser quelques problèmes d'organisation interne à de grandes institutions. Peut-être est-ce la raison pour laquelle l'Association française des banques comme la Fédération française des sociétés d'assurance ne sont pas favorables, dans l'immédiat, à cet amendement ?
Mais sommes-nous investis d'un mandat impératif de ces organisations professionnelles ? Je ne le crois pas.
C'est pourquoi la commission des finances recommande l'adoption de son amendement, qui prévoit une période pour se mettre en règle. Il n'est pas impossible, si vous le souhaitez ou si c'est nécessaire pour des raisons pratiques, que cette période soit prolongée ; c'est une ouverture que je me permets de faire, monsieur le ministre, pour que nous parvenions à une solution consensuelle dans ce domaine.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Alain Lamassoure, ministre délégué. Le Gouvernement n'est pas véritablement hostile sur le fond à l'amendement n° 39, mais il le trouve prématuré. En effet, cet amendement n'a pas de rapport direct avec la proposition de loi dont nous débattons.
A l'occasion de l'institution des fonds d'épargne retraite, votre rapporteur propose de revenir sur la loi de modernisation des activités financières et d'anticiper sur les projets du Gouvernement en matière de gestion pour compte de tiers. Or ce qui est proposé au travers de cet amendement constitue une évolution de fond, qui, au regard des intérêts des épargnants, du développement de la profession, de la clarté de la législation financière, à laquelle la Haute Assemblée et en particulier la commission des finances sont attachées, ne peut être considérée, me semble-t-il, comme une question connexe.
M. le rapporteur a reconnu que les dispositions proposées pourraient entrer en vigueur éventuellement dans son délai un peu plus long que celui qui est prévu dans son amendement.
Il a également évoqué l'attitude des professionnels, ou de certaines associations professionnelles. Sur un sujet de ce genre, avant de légiférer, nous devons naturellement prendre l'avis de tout le monde - des représentants des institutions financières, des représentants des mutuelles... - de manière à être certains que la loi que nous élaborons, et dont le Parlement est évidemment seul juge et seul maître, correspond bien à l'intérêt général de l'économie.
Par conséquent, à l'exemple de ce que nous avons fait tout à l'heure pour une autre disposition importante, je suis tenté de proposer à M. le rapporteur le retrait de son amendement, tout en reconnaissant le bien-fondé de sa proposition et en lui indiquant que le Gouvernement est tout à fait prêt à l'examiner et à la traiter dans le sens qu'il souhaite dans le cadre du futur projet de loi sur la gestion pour compte de tiers. Ainsi, nous disposerons du temps nécessaire pour effectuer les consultations indispensables à l'élaboration d'un texte irréprochable.
M. le président. Monsieur le rapporteur, l'amendement est-il maintenu ?
M. Philippe Marini, rapporteur. Monsieur le ministre, je vous remercie d'avoir déclaré que vous partagiez notre préoccupation. C'est ce que j'ais également entendu dire par ailleurs par M. le ministre de l'économie et des finances.
Mais tout en nous donnant raison sur le fond, vous nous demandez d'attendre un peu, semble-t-il pour deux raisons : d'une part, vous contestez le fait que cette disposition de principe soit à sa place dans la loi relative à l'épargne retraite ; d'autre part, vous estimez qu'il y a encore lieu de se concerter avec Pierre, Paul ou Jacques.
Sur ces deux arguments, permettez-moi, monsieur le ministre - une fois n'est pas coutume - de ne pas être totalement en accord avec vous.
En ce qui concerne le premier argument, je vous répondrai que les fonds d'épargne retraite constituent des dispositifs très spécifiques. En effet, c'est la première fois, mes chers collègues, que nous mettons en place dans ce pays des instruments à aussi long terme. Il s'agit bien, à cet égard, d'une réforme structurelle. En présence d'une épargne qui sera gérée sur une durée comprise entre quinze et quarante ans - soit, en moyenne, plus d'une génération - ne pensez-vous pas qu'il nous appartient d'inventer, s'il le faut, le dispositif le plus approprié ?
La création des fonds d'épargne retraite constitue une innovation. Il faut donc se poser la question des garanties les meilleures possibles à offrir à l'épargne publique.
Comment créer ce produit et exclure que la commission des opérations de bourse puisse jouer son rôle ? Ce que j'ai entendu tout à l'heure ne me semble pas pouvoir modifier la conviction de la commission sur ce point.
S'agissant du second argument, j'admets, certes, que la concertation doit se poursuivre à propos de la loi sur la gestion pour compte de tiers. Mais le document que j'ai entre les mains - il est bien connu des services du ministère de l'économie et des finances et du ministre lui-même - est un rapport de cent pages, fruit du travail assidu du professionnels. Est-il réellement concevable d'aller plus loin ? La concertation permettra-t-elle d'aboutir à des résultats fondamentalement différents ? J'en doute ! Je vous ai lu le passage où il est dit que la filialisation est de bonne gestion et qu'il y a lieu d'y procéder.
Monsieur le ministre, pardonnez-moi, mais je ne puis retirer l'amendement de la commission.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 39.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Lachenaud.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Tout au long du débat, il a été beaucoup question d'architecte. Mais, comme pour faire une belle maison, il faut aussi, pour faire un bon texte, de bons maçons ; c'est ce que nous nous sommes efforcés d'être tout au long de ce débat.
Je dois dire que, arrivé à ce stade de la discussion, je ne partage pas l'analyse - une fois n'est pas coutume ! - de M. le rapporteur.
Je m'interrogeais déjà depuis plusieurs jours sur cet article additionnel. Tout à l'heure, M. le rapporteur a indiqué que, bien évidemment, dans notre assemblée, personne ne devait travailler à partir d'un mandat impératif. Cela me conduit à lui dire publiquement que nous travaillons et réfléchissons en toute liberté. A la relecture, je ne suis absolument pas convaincu de la nécessité de cet article additionnel.
Tout au long de la discussion, nous avons multiplié, à juste titre, les éléments de protection pour les adhérents et les souscripteurs. Nous arrivons maintenant à un dispositif qui conduit à rendre obligatoire une seule solution juridique, celle de la filialisation, pour les organismes qui gèrent les plans d'épargne retraite.
Tout d'abord, cela crée un risque d'alourdissement de la procédure. Ce matin, M. le rapporteur a indiqué que la filialisation pourrait être réalisée sous la forme simplifiée de sociétés par actions. Mais des procédures lourdes demeurent.
Ensuite, ce texte de liberté, en même temps que d'équité et de prudence, impose aux entreprises d'investissement soumises à la loi de 1996 un carcan supplémentaire, qui posera des problèmes complexes aux entreprises existantes qui ont constitué lesdites entreprises d'investissement.
En ce qui concerne le contrôle nécessaire de la COB, il est vrai que je suis sensible à cet argument. En effet, s'agissant de placements à long terme, il convient d'en contrôler la gestion, afin d'éviter les conflits d'intérêts. Je suis donc favorable au développement du contrôle de la COB.
Dans ces conditions, je serais tenté de dire que la meilleure solution consisterait à allonger le délai. D'ailleurs, vous avez vous-même suggéré, monsieur le rapporteur, lors de la présentation de votre amendement, d'allonger le délai de dix-huit mois qui est prévu. Un délai de trois ans, par exemple, pourrait être envisagé. Mais cela supposerait un travail complémentaire de rédaction du texte.
Je souhaiterais une brève suspension de séance, qui nous permettrait de rapprocher les différents points de vue et de parvenir à une rédaction conforme aux objectifs que je viens de définir.
M. Jean-Pierre Fourcade. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Fourcade.
M. Jean-Pierre Fourcade. M. le rapporteur a soulevé un problème qui, évidemment, n'est pas interne au texte, mais qui est lié. En effet, l'une des grandes difficultés du démarrage dans plans d'épargne retraite résidera dans la sécurité offerte aux adhérents et le contrôle de l'ensemble du dispositif.
Pour ma part, ce qui entraîne ma conviction, c'est l'intervention de la commission des opérations de bourse. Je n'accorde pas la même considération - et je sais de quoi je parle !- à la commission des opérations de bourse et à la commission de contrôle des assurances. Je suis navré, mais je connais trop d'exemples précis dans lesquels l'une a été plus ferme que l'autre. Par conséquent, le fait d'introduire le contrôle de la commission des opérations de bourse va dans le bon sens. Je rejoins sur ce point mon ami Jean-Philippe Lachenaud.
La filialisation constitue un autre aspect du texte. Bien évidemment, il s'agit d'une formule dirigée puisque, d'après l'amendement, la filialisation serait obligatoire. Je me demande s'il ne serait pas habile d'insérer cette disposition dans la présente proposition de loi. Ainsi, tous ceux qui entreront dans le mécanisme, qu'il s'agisse des salariés adhérents ou des employeurs qui abonderont les fonds, sauront qu'il y a, d'une part, filialisation, donc identification de l'opérateur, et, d'autre part, soumission à l'avis de la commission des opérations de bourse.
En réalité, le vrai problème porte sur le délai. Comme M. Lachenaud, je pense que le délai prévu est un peu court. Un délai de deux à trois ans serait préférable.
Ainsi, les dispositions proposées seraient tout à fait acceptables. Elles renforceraient le bouquet de garanties que l'on offrira aux souscripteurs et aux adhérents. D'ailleurs, on observe que, dans tous les pays, l'évolution naturelle est celle de la filialisation.
Avec le Crédit Lyonnais - je le dis devant M. le ministre du budget -, nous avons l'expérience d'une banque qui a fondé toute sa publicité sur « la banque à tout faire » et qui coûte extrêmement cher aux contribuables. Si l'on avait adopté des principes de filialisation beaucoup plus tôt et si l'on avait bien séparé la banque classique, la banque d'affaires, international et la gestion de fortunes, il est clair que nous n'en serions pas au quatrième ou au cinquième plan de redressement !
Par conséquent, instaurer une obligation de filialisation pour les activités de gestionnaire pour compte de tiers et soumettre leurs programmes à la commission des opérations de bourse ne me paraît pas une mauvaise chose.
Il faudrait simplement que M. le rapporteur accepte d'allonger le délai prévu, de façon que nous ayons le temps d'engager une concertation et de déterminer si la formule retenue est la bonne.
M. Philippe Marini, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Philippe Marini, rapporteur. Pour répondre au souci qui vient d'être exprimé, je rectifie mon amendement, monsieur le président, en remplaçant les mots : « à compter du 30 juin 1998 » par les mots : « à compter du 30 juin 1999 ». Un délai de deux ans et demi me paraît raisonnable.
M. le président. Je suis donc saisi d'un amendement n° 39 rectifié, présenté par M. Marini, au nom de la commission, et tendant à insérer, après l'article 30, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le troisième alinéa de l'article 11 de la loi n° 96-597 du 2 juillet 1996 précitée est ainsi rédigé :
« Lorsque est sollicitée la fourniture du service d'investissement visé au d) de l'article 4, l'approbation du programme d'activité et l'agrément sont délivrés par la Commission des opérations de bourse. Une entreprise d'investissement ainsi agréée ne peut fournir les autres services d'investissement visés à l'article 4 ni les services connexes visés aux a) , b) , d) et e) de l'article 5. »
« II. - Les dispositions du paragraphe I ci-dessus entrent en vigueur à compter du 30 juin 1999. »
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Alain Lamassoure, ministre délégué. Je regrette - ce n'est pas dramatique ; c'est la vie - de ne pas être d'accord avec cet amendement, malgré les explications de M. le rapporteur.
En l'occurrence, le délai ne change rien. En effet, de deux choses l'une : ou bien on a besoin de ces dispositions tout de suite pour lancer les fonds de pension en donnant le maximum de garanties aux opérateurs, et alors il faut un délai bref ; ou bien on n'en a pas véritablement besoin avant deux ou trois ans, et ce n'est pas la peine d'instituer le système.
L'obligation de filialisation, comme l'a dit M. Jean-Philippe Lachenaud, va compliquer le système et le rendre plus bureaucratique sans augmenter les garanties.
M. Fourcade a fait allusion à ce qui est arrivé au groupe du Crédit Lyonnais. En ce qui concerne ce groupe, comme hélas ! certains autres, qu'il s'agisse de banques, d'établissements de crédit spécialisés ou de compagnies d'assurances, les pertes considérables enregistrées l'ont souvent été au niveau des filiales.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Effectivement !
M. Alain Lamassoure, ministre délégué. Par conséquent, le fait d'avoir une structure qui comporte des filiales spécialisées dans un certain nombre d'activités ne garantit pas systématiquement les intérêts de l'actionnaire et, indirectement, du contribuable.
Il faut que le Sénat se décide sur le fond. Même si cet amendement est adopté, nous n'éviterons pas de reprendre le problème plus général du statut des sociétés de gestion pour compte de tiers, pour lequel le Gouvernement déposera prochainement un projet de loi.
M. Philippe Marini, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Philippe Marini, rapporteur. Monsieur le ministre, si cette solution est bonne dans le principe, comme vous nous l'avez dit au départ, ce signal ne doit pas pouvoir faire de mal. Si on la conteste dans son principe, comme vous avez un peu semblé le faire dans votre dernière intervention, il ne faut parler de filialisation ni dans la présente proposition de loi ni dans le projet de loi sur la gestion de capitaux. Or, les professionnels parlent eux-mêmes de la filialisation et affirment qu'il s'agit de la meilleure formule possible.
Certes, de grandes maisons, des banques universelles, des compagnies d'assurances peuvent avoir besoin de s'organiser. Toutefois, il ne faut pas oublier que, dans une compagnie d'assurances, les personnes qui gèrent les passifs et celles qui gèrent les actifs ne travaillent pas au sein de la même direction. Donc, si on crée des personnes morales différentes, cela ne change rien. On établira simplement des responsabilités juridiques différentes et des responsabilités différentes en matière de contrôle. La Commission des opérations de bourse pourra jouer son rôle avec une ligne de délimitation claire.
Mes chers collègues, désormais, chacun est parfaitement éclairé et il appartient au Sénat, dans sa sagesse, de nous donner la solution.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 39 rectifié.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Lachenaud.
M. Jean-Philippe Lachenaud. Pour avoir été, à l'occasion de l'exercice d'autres activités publiques, victime des agissements des groupes Altus Finance, Colbert ou autres filiales du Crédit Lyonnais, je puis affirmer que la filialisation n'offre aucune garantie !
Dans mon esprit, le délai, c'était un délai de réflexion, sur le fond, monsieur le rapporteur, et non une acceptation du principe de la filialisation. Il s'agissait de donner le temps au Gouvernement, aux professionnels et aux différentes structures d'apprécier quelle était la formule la plus souple, la plus efficace et la plus juste. Dès lors, ce délai avait un effet tout à fait important sur le fond, car cela nous aurait permis d'ajuster éventuellement les choix et le dispositif législatif qui s'imposent.
Quoiqu'il en soit, l'allongement du délai est, pour moi, un élément positif.
Je voterai donc l'amendement ainsi rectifié.
M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 39 rectifié, repoussé par le Gouvernement.

(L'amendement est adopté.)
M. le président. En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans la proposition de loi, après l'article 30.
Nous avons achevé l'examen des articles.
M. Philippe Marini, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le rapporteur.
M. Philippe Marini, rapporteur. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je souhaiterais simplement remercier tous nos collègues, à quelque groupe qu'ils appartiennent, qui ont participé très activement à nos travaux depuis hier après-midi. Les débats ont été utiles et fructueux. Nous nous sommes efforcés d'aller au fond des choses et cet examen, bien que préparé en peu de temps, a été très fructueux.
Monsieur le ministre, je voudrais de nouveau vous remercier de votre disponibilité, de votre qualité d'écoute et du caractère constructif de nombre des solutions que nous avons dégagées ensemble.
Je voudrais dire de nouveau à vos collaborateurs toute ma reconnaissance pour la manière dont les choses ont été préparées.
Enfin, je veux remercier les fonctionnaires du Sénat, notamment les administrateurs de la commission des finances, qui ont fait, sur ce texte un travail tout à fait remarquable.
Mes chers collègues, je crois que nous avons à présent un texte permettant de prendre de bonnes décisions économiques. Lorsque la navette sera achevée, il importera que les acteurs, notamment ceux du dialogue social, mettent ce texte en pratique, lui donnent vie, afin qu'il réponde pour le mieux aux aspirations qui s'expriment sur le terrain.

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