Alors que les résultats des élèves français restent souvent décevants et que le recrutement des enseignants s’avère de plus en plus complexe faute de candidats, l’attention collective reste focalisée sur la formation initiale des enseignants. Mais une carrière ne peut se construire sur les seules années de formation initiale et la formation continue doit avoir une place importante tout au long de la vie professionnelle de nos enseignants.

Gérard Longuet, rapporteur spécial de la mission « Enseignement scolaire » a donc présenté mardi 11 juillet 2023 les conclusions de son travail de contrôle sur la formation continue des enseignants.

Le premier constat qui ressort de ses travaux est que les critiques récurrentes adressées au système de formation continue des enseignants découlent moins d’un problème de moyens que de qualité et de pilotage de la formation. Les financements dédiés à la formation continue sont mal connus, faute de système d’information qui permette une réelle traçabilité budgétaire. Toutefois, les montants consacrés à la formation, initiale comme continue, des enseignants s’élèvent en loi de finances à plus d’un milliard d’euros. Le coût principal est celui du remplacement des enseignants formés : la formation continue représente 18 % des absences des enseignants, soit le premier facteur d’absence après les congés maladie.

Le système de formation continue, historiquement peu organisé et manquant d’une vision d’ensemble, reste mal perçu par les enseignants. Ainsi, près de la moitié des enseignants français considèrent qu’il n’existe pas de formation appropriée à leurs besoins. Des efforts de structuration et d’adaptation de la part du ministère de l’Éducation nationale peuvent être soulignés, sans qu’ils n’aient pour l’heure permis de répondre entièrement aux critiques. Le principal enjeu est désormais de faire de la formation continue un véritable outil de gestion des ressources humaines du ministère. Il est notamment indispensable de valoriser la formation continue dans l’évolution de carrière et de tenir compte dans la mobilité géographique des enseignants du suivi de formations spécifiques, en renforçant la place des formations diplômantes et certifiantes.

Le rapporteur spécial formule à cet effet neuf recommandations à destination du ministère de l’Éducation nationale.

Documents liés

CONTACT PRESSE

Direction de la communication
Clothilde Labatie
Tél : 01 42 34 25 38 - presse@senat.fr