Question de M. BANSARD Jean-Pierre (Français établis hors de France - Les Républicains-R) publiée le 25/01/2024

M. Jean-Pierre Bansard interpelle M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur l'accompagnement des Français résidant en Équateur. Depuis plusieurs mois, et même plusieurs années, la situation sécuritaire en Équateur ne cesse de se dégrader. La recrudescence du narcotrafic, dont le contrôle est violemment disputé par des bandes criminelles armées, entraîne une multiplication des actes de violence et de prises d'otage. Le mercredi 8 janvier 2023, le Président de l'Équateur a déclaré « l'état de guerre ». Certains Français installés dans le pays et travaillant notamment dans le secteur touristique ont été victimes d'escroqueries, de chantages, voire d'extorsions de fonds sous la menace. Au-delà d'un appel à la prudence, il l'interroge sur les mesures mises en oeuvre par le consulat pour accompagner la population française sur place, notamment nos ressortissants victimes de criminalité organisée. Il demande si un plan de rapatriement des Français est d'ores et déjà envisagé.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 25/04/2024

Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères (MEAE) suit avec attention la situation sécuritaire en Equateur. La carte sécuritaire du pays publiée sur le site Conseils aux Voyageurs a été modifiée en octobre 2023 avec le reclassement en zone « déconseillée sauf raison impérative » des villes de Guayaquil et Santo Domingo, ainsi qu'une partie de la province d'Esmeraldas. À la suite de risques de tentatives de déstabilisation des institutions par des bandes criminelles, le Président Noboa a décrété l'état d'exception, le 8 janvier 2024, pour une période de 60 jours. Le 9 janvier, il a formellement reconnu l'existence d'un conflit armé interne, afin notamment de faciliter le recours aux forces armées pour des missions de sécurité intérieure. L'ambassade de France à Quito et le Centre de crise et de soutien du MEAE ont constamment informé la communauté présente sur place de la situation dans le pays et ont ecouragé les Français envisageant un voyage en Equateur à brève échéance à différer leur projet, dans toute la mesure du possible. Notre poste diplomatique en Equateur a également été veillé à apporter des recommandations sécuritaires spécifiques à chacun des publics présents sur le territoire (entreprises, ONG, particuliers, jeunes volontaires). Le Président Noboa a signé, le 23 janvier, un décret assouplissant certains éléments de l'état d'exception, réduisant en particulier l'amplitude horaire du couvre-feu dans diverses proportions selon les zones et le supprimant sur une grande partie du territoire. La rubrique "dernière minute" de la fiche Conseils aux voyageurs a été actualisée le 24 janvier, afin de tenir compte de cette évolution. La recommandation faite à nos ressortissants de différer autant que possible leurs voyages en Équateur a été modifiée le 30 janvier 2024, en les invitant à éviter les provinces côtières ainsi que les zones frontalières. Le lycée français de Quito La Condamine a été fermé, conformément aux instructions des autorités locales, et a pu rouvrir le 24 janvier. L'école à Cuenca a, pour sa part, pu rouvrir le 29 janvier. À ce stade, aucune opération d'évacuation de la communauté n'a été envisagée, compte tenu de la stabilisation de la situation par les autorités équatoriennes et des disponibilités de vols vers l'Europe, qui n'ont jamais été suspendus. Le MEAE continue de suivre avec grande attention la situation en Equateur et veille à maintenir opérationnel le dispositif de sécurité prévu en cas de crise. Les recommandations sécuritaires sont mises à jour en temps réel, dès lors que l'évolution de la situation le justifie, permettant ainsi de s'adapter rapidement en cas de détérioration de la situation.

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