Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 22/07/2021

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports sur les inquiétudes ressenties par les parents d'élèves quant à l'impact de la Covid-19 sur l'école.
À la suite de ces deux années scolaires bouleversées par la pandémie, ceux-ci se montrent particulièrement critiques sur le rôle de l'éducation nationale, que ce soit dans l'organisation de la classe à la maison ou dans la gestion des enseignements à distance.
S'agissant du numérique à l'école, l'expérience montre que l'éducation nationale est loin d'être prête et que les enseignants n'y sont pas formés. Lorsque l'enseignement à distance a fonctionné, c'était davantage dû à l'engagement des enseignants et à leur conscience professionnelle qu'à l'efficacité de la politique du numérique du ministère.
Les parents d'élèves pointent un important retard d'apprentissage pris par leurs enfants. Les inquiétudes sont encore plus importantes pour les catégories de parents disposant du moins de « capital » éducatif nécessaire pour compenser le retard pris, à savoir les parents d'élèves issus de catégories populaires, tout comme ceux dont les enfants sont scolarisés en zones d'éducation prioritaires.
Pour preuve, les stages de remise à niveau et les cours de soutien scolaire voient un nombre de candidats plus importants affluer cette année, ce qui viendra encore accroitre les inégalités entre les élèves. Chez un des leaders des cours privés, les inscriptions ont bondi de plus de 50 % au mois de juin, avec une hausse de 23 % par rapport à l'année 2019.
Afin de se donner les moyens de rattraper les retards d'apprentissages dus à la pandémie, il serait opportun qu'un protocole formel soit mis en place par l'éducation nationale pour évaluer ces difficultés et établir un programme de remise à niveau sur les années suivantes.
Par conséquent, il demande au ministre de quelle manière il entend répondre aux fortes inquiétudes formulées par les parents d'élèves.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports publiée le 10/03/2022

Le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports porte une attention particulière à la consolidation des apprentissages au cours de l'année scolaire 2021-2022, en tenant compte des retards induits par la crise sanitaire. La crise sanitaire n'a pas affecté de façon similaire tous les élèves au cours de l'année scolaire 2020-2021. En effet, certains élèves ont été empêchés, du fait du Covid, de se rendre en classe pendant plusieurs semaines, d'autres ont été une large partie de l'année en enseignement hybride, notamment en lycée, mais aussi en collège. La circulaire de rentrée 2021 « L'école de la République, notre maison commune », publiée le 23 juin 2021, rappelle que pour l'année scolaire 2021-2022, il est indispensable d'adapter les parcours d'apprentissage à la situation objective des élèves, sans perdre de vue les objectifs d'acquisition. Ainsi, les évaluations nationales de début CP, mi-CP, CE1, 6e et les tests de positionnement en début de CAP et de 2nde constituent des points de repère inédits et permettent, grâce à quatre années de recul, de mieux identifier les forces et les fragilités des élèves. Améliorées chaque année à partir du retour des professeurs, elles constituent un point d'appui pour les échanges avec les parents afin de mettre en œuvre un enseignement personnalisé, adapté aux besoins de chaque élève. Elles sont également un point d'appui pédagogique important pour chaque professeur comme pour les équipes pédagogiques, et leurs résultats doivent faire l'objet d'un travail d'appropriation collectif à l'échelle de l'école, du collège ou du lycée. Les  évaluations conduites à la rentrée scolaire 2021 ont montré des résultats en progrès chez les élèves de CP, CE1 et 6e, que ce soit en français ou en mathématiques : c'est là la concrétisation de tous les efforts fournis par les professeurs pour accompagner leurs élèves. Dans les autres niveaux, des outils de positionnement sont mis à disposition des professeurs afin de les aider à mieux cerner les besoins de leurs élèves. L'observation fine des acquis des élèves, dès les premiers jours de l'année scolaire est particulièrement importante, pour identifier d'une part les notions du programme à renforcer et, d'autre part, les besoins de consolidation de chacun pour mettre en place au plus tôt les actions de différenciation nécessaires. En outre, une attention particulière devra être accordée aux années charnières. Les dispositifs « Je rentre au CP » et « Je rentre en 6e » sont systématisés à la rentrée scolaire 2021. "Je réussis au lycée" a également été déployé pour aider les élèves de seconde, notamment en mathématiques. Au collège, l'accompagnement scolaire est renforcé avec le dispositif Devoirs faits qui est mis en place dès les premiers jours du mois de septembre. En s'adaptant au contexte de chaque établissement et en diversifiant ses modalités, Devoirs faits s'est enrichi d'une nouvelle dimension « Devoirs faits à distance », permettant notamment aux collégiens des milieux ruraux rencontrant des difficultés de transport de bénéficier d'une aide aux devoirs à distance organisée par leur collège. Enfin, dans le prolongement de ces modes d'accompagnement, des moyens supplémentaires sont octroyés pour la rentrée de septembre 2021, afin de mettre en place une action de soutien renforcé, notamment en lycée général, technologique et professionnel. Ces moyens s'élèvent à hauteur de 1 500 équivalents temps plein supplémentaires sous forme d'heures supplémentaires. Tous les lycéens qui rencontrent des difficultés pourront ainsi bénéficier, tout au long de l'année d'un accompagnement renforcé ou d'une prise en charge en petits groupes. L'objectif prioritaire de ce dispositif, assuré par leurs professeurs, est d'accompagner les élèves qui entrent en seconde ou en première année de CAP et qui seraient en difficulté : ces élèves, qui sortent du collège et ont vécu leur 4ème et leur 3ème sous la contrainte de la situation sanitaire, doivent pouvoir bénéficier d'un accompagnement renforcé, notamment en début d'année scolaire.

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