Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UC) publiée le 22/07/2021

M. Yves Détraigne souhaite appeler l'attention de M. le Premier ministre sur l'appel lancé par l'organisation des Nations unies sur le risque de catastrophe absolue que représente le retard pris dans la vaccination infantile.
Des millions d'enfants partout dans le monde risquent de ne pas recevoir les vaccins de base car la pandémie actuelle menace de réduire à néant deux décennies de progrès en matière de vaccination dite « de routine ».
Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie a forcé les autorités à détourner les ressources et les personnels vers la lutte contre la pandémie. Or, il est important que la distribution des vaccins contre la Covid-19 ne se fasse pas aux dépens des programmes de vaccination infantile.
En 2020, 23 millions d'enfants n'ont pas reçu les trois doses nécessaires du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. C'est le plus grand nombre depuis 2009. Il faut agir rapidement pour les protéger et éviter qu'ils n'attrapent des maladies graves…
L'OMS s'inquiète également des 17 millions d'enfants, vivant pour la plupart dans des zones de conflits, des endroits reculés ou des bidonvilles dépourvus d'infrastructures de santés, qui n'ont sans doute eu aucune dose en 2021.
Pour lutter contre les pandémies de l'avenir, il faut donc veiller à ce que la vaccination de routine soit une priorité, tout en nous efforçant d'atteindre les « enfants zéro dose ».
Aussi, s'il est important que les pays se mobilisent contre la Covid-19, il lui demande d'œuvrer avec ses partenaires européens pour que ce combat ne se fasse pas au détriment des indispensables programmes de vaccination infantile.

- page 4485

Transmise au Ministère de l'Europe et des affaires étrangères


Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 21/10/2021

En matière de solidarité internationale, la santé mondiale est l'une des grandes priorités internationales de la France. La vaccination, qui est l'une des interventions les plus efficaces en matière de santé, fait partie intégrante de ces efforts. Depuis 2004, le ministère de l'Europe et des affaires étrangères apporte un soutien politique et financier constant à Gavi, l'Alliance internationale du vaccin, sous la forme d'une contribution directe d'une part, et d'autre part via l'instrument financier innovant que la France a créé avec le Royaume-Uni : la Facilité de financement internationale pour la vaccination (IFFIm). L'engagement français à travers Gavi s'élève ainsi à environ 1,39 milliard d'euros pour la période 2007-2026. Sur la période en cours (2021-2026), la contribution directe de la France est de 500 M€, ce qui la place au cinquième rang des donateurs souverains. La France se félicite de l'excellent bilan de Gavi. Depuis 2000, l'organisation a permis de vacciner 760 millions d'enfants et d'éviter 13 millions de décès dans près de 70 pays. Cependant, la pandémie de la covid-19 a un fort impact sur les programmes de vaccination de routine et met en péril les très bons résultats atteints fin 2019. La France rappelle ainsi régulièrement, au sein des différentes instances de gouvernance de Gavi, en particulier au sein de son conseil d'administration, l'importance de maintenir l'équilibre au niveau des actions planifiées pour fournir une réponse appropriée à la covid-19, avec notamment la facilité COVAX. La France rappelle également l'importance de poursuivre la mise en œuvre de la nouvelle stratégie Gavi 5.0, en faveur de la vaccination contre les autres maladies contagieuses - principalement la rougeole, la diphtérie et la poliomyélite - qui demeure son cœur de mandat. La France soutient pleinement cette nouvelle stratégie, en particulier l'approche fondée sur l'équité et le genre. Elle continuera de suivre avec attention les progrès en matière de vaccination infantile dans les pays les plus vulnérables, en particulier s'agissant des activités relevant du renforcement des systèmes de santé où des synergies peuvent être trouvées avec les actions en faveur de la santé maternelle et néonatale.

- page 6009

Page mise à jour le