Question de M. KLINGER Christian (Haut-Rhin - Les Républicains) publiée le 18/03/2021

M. Christian Klinger attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie sur le retard français dans le développement du véhicule autonome.

Il rappelle que la conduite autonome est la révolution technologique la plus importante depuis la création de l'automobile. La France, une des grandes nations de l'automobile, ne doit pas manquer ce tournant. Néanmoins, force est de constater que la France est en retard, notamment par rapport aux États-Unis et à la Chine.

Entre 2015 et 2019, 300 000 kilomètres cumulés avaient été parcourus par différents véhicules expérimentaux de production française. Sur la même période, Waymo, une filiale de Google a parcouru 16 millions de kilomètres.

Il souligne que le plan de relance de la filière automobile, présenté en mai 2020, accentue les efforts sur le développement des véhicules propres. Cependant, ce plan ne se concentre pas suffisamment sur l'enjeu des véhicules autonomes. Certes, en 2018, l'État a financé un programme d'expérimentation de véhicules autonomes à hauteur de 40 M€, mais les investissements doivent être plus importants pour préparer l'avenir des mobilités et rattraper le retard pris par la France.

C'est pourquoi, au regard de ces informations, il souhaiterait connaitre la position du Gouvernement sur le développement du véhicule autonome et les mesures envisagées par le Gouvernement pour répondre à ce retard.

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Réponse du Ministère auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance - Industrie publiée le 02/12/2021

Le Gouvernement se réjouit de la préoccupation partagée pour le maintien et le développement en France d'une industrie automobile innovante et capable d'adresser les enjeux de la mobilité de demain, dont l'une des caractéristiques sera d'être de plus en plus autonome. Les véhicules automatisés sont, en effet, un enjeu d'avenir majeur pour les acteurs de la filière automobile, mais aussi des filières logistique et transport public. Les véhicules à haut niveau d'automatisation tardent à arriver sur le marché et ont par le passé déçu les espoirs initiaux des analystes et industriels, du fait notamment de la complexité à développer des briques technologiques spécifiques aux véhicules automatisés (qui nécessitent des compétences dans l'automobile, l'électronique et l'intelligence artificielle -IA-), mais aussi du besoin d'accumuler de l'expérience via des expérimentations à grande échelle. Toutefois, ils devraient représenter une part croissante des nouveaux véhicules en circulation dans les prochaines années : environ 5 à 10 % des ventes de véhicules particuliers d'ici 10 ans selon certaines estimations. Surtout, les nouvelles briques technologiques liées à l'automatisation du véhicule, comme le logiciel ou les composants pour la conduite autonome (capteurs, microprocesseurs, etc.) vont capter une part croissante de la valeur ajoutée future. Il est donc effectivement essentiel d'accentuer nos efforts pour favoriser l'émergence en France d'une offre industrielle compétitive dans ce domaine. Les acteurs français ont su investir avec succès certains maillons clés de la chaîne de valeur du véhicule autonome :Fort de ce constat, plusieurs projets de R&D et d'industrialisation liés aux véhicules automatisés ont été soutenus en 2020 et en 2021 à travers le Comité d'orientation pour la recherche automobile et mobilité (CORAM) et le fonds de modernisation automobile. Plus de 100 Ms€ de subventions ont ainsi été engagées en 2020 et 2021 pour soutenir des projets en lien avec les véhicules automatisés. D'autres projets en lien avec les véhicules autonomes, actuellement en cours d'instruction approfondie, pourront également faire l'objet d'annonces prochaines. En outre, dans le cadre de la stratégie d'accélération « digitalisation et décarbonation des mobilités » du PIA4, un nouvel appel à projets pour le développement des véhicules automatisés, doté de 200 Ms€, est ouvert depuis le 20 octobre. Son enjeu principal porte sur : Ces enjeux résident autant dans le développement d'une offre innovante et compétitive de briques et de systèmes techniques, présentant des perspectives d'industrialisation en France, que dans la conception et l'exploitation de services à haute valeur ajoutée pour les usagers dans les territoires, et couvrent ainsi tous les maillons de la chaîne de valeur.

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