Question de Mme DOINEAU Élisabeth (Mayenne - UC) publiée le 25/02/2021

Mme Élisabeth Doineau attire l'attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l'importance de soutenir la vaccination dite « de routine », c'est-à-dire les vaccins recommandés mais non obligatoires, en parallèle de la stratégie vaccinale contre le SARS-COV-2.
Le calendrier vaccinal prévoit des vaccinations tout au long des âges de la vie et notamment autour d'âges clefs comme 0-18 mois, 6 ans, 11-15 ans, 18-25 ans, plus de 65 ans.
Effet collatéral de la Covid-19, l'épidémie a entraîné une forte chute des consultations chez les médecins généralistes et pédiatres. De nombreuses études comme l'enquête Bettina Tosi ou PASCAELO ont montré que l'activité de consultation médicale avait été très fortement impactée pour plus de 40 % d'entre eux pendant le premier confinement.
L'enjeu pour les acteurs du système de santé a été de rattraper les actes de santé les plus importants sur la fin de l'année.
La haute autorité de santé (HAS) a accompagné cette situation en émettant en avril et juin 2020 des recommandations pour rappeler l'importance de maintenir les activités de vaccination.
Le groupement d'intérêt scientifique EPI-PHARE, fondé par l'agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l'assurance maladie, a réalisé un suivi spécifique de la consommation des médicaments sur ordonnance en 2020. Il rapporte des retards importants pour les vaccins (excepté ceux prévus chez les nourrissons).
Le rattrapage du retard des actes vaccinaux chez les nourrissons lié au premier confinement a été très efficace : seul un recul de - 3 % à - 4 % de doses de vaccins penta/hexavalents pour les nourrissons a été observé entre 2020 et 2019.
Malheureusement, un recul de - 15 % des doses administrées au-delà de l'âge de 2 ans a été observé pour protéger contre la rougeole à l'aide des vaccins ROR (combinés aux valences oreillons et rubéole) et contre les maladies nécessitant des rappels vaccinaux (vaccins antitétaniques qui protègent aussi contre la diphtérie, la poliomyélite et la coqueluche).
Aussi, elle lui demande les mesures que compte prendre le Gouvernement afin de rattraper le retard dans ces vaccinations dites « de routine », en parallèle de la lutte contre la Covid-19.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 13/05/2021

La période de confinement qui s'est déroulée en France entre mars et mai 2020 a eu des conséquences notables sur l'activité de soins, dont la vaccination. Des mesures correctrices ont été prises, avant même la fin de ce confinement pour informer et alerter la population de l'importance de poursuivre les soins essentiels et les mesures de prévention comme la vaccination. En accord avec les préconisations de l'Organisation mondiale de la santé, la Haute autorité de santé, en avril, a rappelé l'importance de la vaccination contre le risque infectieux, et a formulé des recommandations pour maintenir les activités de vaccination. Une fiche spécifique relative au maintien des activités essentielles de vaccination pendant le confinement a été rédigée et transmise par le ministère des solidarités et de la santé aux agences régionales de santé et aux structures de prévention (centres de vaccination gratuits et aux services départementaux de protection maternelle et infantile…) ainsi qu'à l'ensemble des professionnels concernés afin de préserver et de poursuivre les activités de prévention dont la vaccination des nourrissons. L'importance de se rendre en consultation pour une vaccination, en particulier celles obligatoires du nourrisson, durant cette période de confinement, a été plusieurs fois soulignée lors des conférences de presse quotidiennes du directeur général de la santé La Caisse nationale d'assurance maladie a effectué des relances par messagerie électronique auprès des assurés concernés pour les inciter à rattraper les retards vaccinaux et à se rendre aux rendez-vous prévus dans le cadre des examens obligatoires des enfants, dont certaines correspondent à un rendez-vous vaccinal. Toutes ces mesures ont permis de limiter l'impact de cette crise sanitaire sur la prévention vaccinale chez les enfants de moins de deux ans. En effet, les données de remboursement de l'assurance maladie montrent un rebond des vaccinations à la levée du premier confinement puis une activité de vaccination comparable à celle de l'année précédente malgré les autres mesures de restriction sanitaire. Une attention particulière est d'ores et déjà mise en place via la surveillance épidémiologique des maladies à prévention vaccinale. Les données de couverture vaccinale permettront également de s'assurer de l'efficience des mesures mises en place notamment pour combler les retards qui persistaient à la fin de l'année 2020. Lors de la semaine européenne de la vaccination 2021 qui se déroulera du 17 au 21 mai, il est prévu une sensibilisation du public et des professionnels sur l'importance de rattraper ces retards de vaccination. À cet égard, de nombreuses actions de communication et de promotion de la vaccination sont d'ores et déjà planifiées en région.

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