Question de M. CABANEL Henri (Hérault - RDSE) publiée le 26/12/2019

M. Henri Cabanel attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la pyrale du buis. Dans une réponse publiée dans le Journal officiel des questions du Sénat du 2 mai 2019 - page 2371, il a été rappelé que la pyrale du buis avait été retirée, au niveau international, des listes d'alerte de l'organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes en 2011 en raison de sa large dissémination. Il a été, en outre, précisé qu'elle ne faisait pas non plus l'objet de réglementation au niveau européen ou national. Et même s'il demeure que la pyrale du buis est classée comme danger sanitaire de catégorie 3 du fait de sa large dispersion, il n'existe toujours pas de solution pour l'éradication.

Préalablement à cela, dans une autre réponse parue dans le Journal officiel des questions du Sénat du 29 novembre 2018 - page 6017, le ministre de l'agriculture avait déclaré que l'institut national de recherche agronomique (INRA) était missionné pour trouver des solutions à ce problème qui persiste : « la première phase de ce programme (SaveBuxus) s'achève cette année et sera suivie d'un plan d'actions de trois ans ».

La pyrale du buis continue de décimer nos espaces. Plusieurs maires de l'Hérault sont très inquiets de l'ampleur déjà considérable de ces nuisances. Dans cette lutte, il lui demande quel bilan tirer des actions entreprises et quelles solutions préconiser.

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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 20/02/2020

Le buis est présent sur tout le territoire national, et en particulier dans des lieux à fort enjeu patrimonial. La pyrale du buis (cydalima perspectalis) est un papillon natif des régions subtropicales humides d'Asie. Défoliateur des buis, il a été introduit en Europe dans les années 2000 et est désormais largement présent sur le territoire européen et français en particulier. Ainsi, la pyrale du buis a été retirée des listes d'alerte de l'organisation européenne et méditerranéenne de protection des plantes et ne fait pas l'objet de réglementation au niveau européen ou national. Classée comme danger sanitaire de troisième catégorie au sens du code rural et de la pêche maritime, elle peut faire l'objet de mesures de prévention, de surveillance ou de lutte qui relèvent de l'initiative privée. Le classement en deuxième catégorie n'est plus envisageable du fait de la large dissémination du ravageur sur le territoire, de sa forte implantation en milieu naturel et de l'absence de moyens de lutte susceptibles de conduire à son éradication. Le ministère de l'agriculture et de l'alimentation met en œuvre deux moyens d'action complémentaires visant à protéger le buis vis-à-vis de la pyrale : d'une part la surveillance du territoire et l'accompagnement de la recherche et d'autre part la disponibilité de solutions de bio-contrôle. La surveillance de la pyrale du buis s'inscrit dans le cadre du réseau national d'épidémio-surveillance financé par le programme Ecophyto. Cette surveillance se matérialise par l'existence d'un protocole national d'observations du buis, et de la pyrale en particulier, et par des données d‘observations collectées dans la base centrale des observations du ministère. Les observations sont réalisées chaque semaine dans le cadre du bulletin de santé du végétal, de mars à juillet, tant sur les larves que sur les adultes de pyrale. En forêt, la progression des attaques est suivie par le département de la santé des forêts, qui a également mis en place un réseau de placettes pour analyser la réaction des buis. En matière de lutte contre cet organisme nuisible, l'institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE) teste l'efficacité de différents modes de lutte biologique, notamment via la recherche de parasitoïdes (parasites naturels des œufs de pyrale). La seconde phase du programme savebuxus, coordonné par le centre technique Plante & Cité (http://www.plante-et-cite.fr/Ressource/fiche/554/savebuxus_ii_lutte_biologique_contre_la_pyrale_du_buis_cydalima_perspectalis) et associant l'INRAE, se déroule sur trois ans, jusqu'à la fin de l'année 2020. Ce programme poursuit le test de solutions de biocontrôle et s'attache également à la revégétalisation des surfaces ravagées, grâce à l'identification d'espèces de buis tolérantes ou d'associations végétales de substitution.

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