Question de Mme EUSTACHE-BRINIO Jacqueline (Val-d'Oise - Les Républicains) publiée le 21/03/2019

Mme Jacqueline Eustache-Brinio attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation du Tibet à l'occasion du 60ème anniversaire du soulèvement de Lhassa. En effet, la fermeture récente aux visiteurs étrangers de la région autonome du Tibet illustre le refus par le gouvernement chinois de la réciprocité des déplacements et des flux d'informations entre la Chine et le reste du monde. Dans ce contexte, notre connaissance de la situation sur place demeure malheureusement une vision extérieure et partielle, principalement celle proposée par les autorités chinoises. Pour autant, le rapport « Freedom in the World 2019 » classe le Tibet comme la deuxième région la moins libre du monde, derrière la Syrie et devant la Corée du Nord : les méthodes de surveillance de haute technologie permettent à la Chine de contrôler étroitement toutes les sphères de la vie des Tibétains. En vue de la visite du président chinois en France à la fin du mois de mars 2019, elle lui demande donc quelles initiatives le Gouvernement entend prendre afin d'interpeller le gouvernement chinois pour permettre à la culture et à la langue tibétaines de témoigner, dans les frontières de la République populaire de Chine, conformément aux dispositions de sa Constitution sur les minorités ethniques, et à travers le monde, d'une civilisation à part entière.

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Réponse du Ministère de l'Europe et des affaires étrangères publiée le 04/07/2019

La France suit avec attention la situation des droits de l'Homme au Tibet, s'agissant en particulier de la préservation de l'identité culturelle, du patrimoine tibétain et des prisonniers politiques. Elle rappelle régulièrement sa préoccupation relative à cette situation, y compris lors d'échanges à haut niveau avec les autorités chinoises ainsi que dans le cadre multilatéral. La France appelle de ses vœux la reprise du dialogue entre les envoyés du Dalaï Lama et les autorités chinoises afin de trouver une solution durable, respectueuse de la culture et de la langue tibétaines. À l'occasion du passage de la Chine à l'examen périodique universel (EPU) le 6 novembre 2018, la France a adressé six recommandations aux autorités chinoises, dont l'une portant sur la nécessité de garantir la liberté religieuse et de croyance, notamment au Tibet et au Xinjiang. De même, lors de la 40e session du Conseil des droits de l'Homme, le 13 mars 2019, la France et l'Union européenne ont rappelé publiquement leur préoccupation persistante s'agissant de la situation des droits de l'Homme au Tibet. La France contribue par ailleurs aux échanges entre l'Union européenne et la Chine sur ces questions, en particulier dans le cadre du dialogue UE-Chine sur les droits de l'Homme qui s'est tenu le 1er et le 2 avril 2019. Au plan bilatéral, la visite en France du président chinois XI Jinping a été l'occasion d'échanges francs sur les préoccupations françaises et européennes concernant la situation des droits fondamentaux en Chine, ainsi que l'a rappelé publiquement le Président de la République.

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