Question de Mme DINDAR Nassimah (La Réunion - UC) publiée le 02/08/2018

Mme Nassimah Dindar attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les problèmes que rencontre la filière fruits et légumes à La Réunion.
En effet, même si la filière fruits et légumes connaît une croissance annuelle de 5 % par an, l'enveloppe de financement est quasiment épuisée.
Les pays tiers, qui disposent d'autorisations européennes d'exportation vers la métropole que n'ont pas les territoires ultramarins tropicaux, sont un autre sujet d'inquiétude.
Cela crée une vraie distorsion de concurrence, d'autant qu'à partir de 2019, une nouvelle réglementation européenne systématise tous les contrôles sur les exportations vers la métropole.
Il faut tirer les filières vers le haut et faire en sorte qu'elles puissent aller chercher de nouveaux débouchés commerciaux, comme avec la restauration collective.
Ce sont des points de compétitivité supplémentaires que les agriculteurs vont pouvoir aller chercher. À partir du moment où les agriculteurs ont un meilleur revenu, ils peuvent innover et investir dans la diversification.
Elle souhaite savoir quelles solutions il envisage pour accompagner la filière fruits et légumes, si importante pour La Réunion, afin que son développement puisse se poursuivre.

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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation


Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 29/11/2018

Le développement des filières de diversification constitue une priorité que le ministre de l'agriculture et de l'alimentation a porté tant au niveau des états généraux de l'alimentation que des assises des outre-mer. Cela se traduit dans trois des modifications du programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité, programme portant mesures spécifiques dans le domaine de l'agriculture en faveur des régions ultrapériphériques, proposées en juillet 2018 à la Commission européenne pour l'année 2019. Ainsi, une aide aux actions de promotion et de communication a été introduite dans les aides aux filières de production, afin de valoriser et promouvoir les productions locales de qualité auprès des consommateurs et des opérateurs de la distribution, et afin de soutenir la consommation de produits frais ou transformés issus de matières premières locales. L'aide à la commercialisation locale des productions locales issues de l'agriculture biologique a été revalorisée pour la tomate sous abri, l'ananas, le pamplemousse, l'orange et la lime. Une aide au stockage à température dirigée a été ajoutée pour permettre aux opérateurs de positionner leurs produits sur le marché en fonction de la demande des clients, d'améliorer la qualité et la compétitivité des produits mis sur le marché local et export, et de favoriser les « innovations produit » pour le marché de la transformation. Par ailleurs, la législation phytosanitaire de l'Union européenne prévoît effectivement la mise en place de contrôles phytosanitaires en France métropolitaine sur des végétaux provenant des départements et régions d'outre-mer tels que La Réunion à compter du 14 décembre 2019. Cependant, les fruits de banane, d'ananas, de coco, de durian et les dattes en seront très probablement exemptés. Pour ce qui est des autres fruits ou légumes, le ministère de l'agriculture et de l'alimentation s'est donné pour objectif de simplifier au mieux la partie administrative des inspections. Cela sera possible grâce à la numérisation de la procédure, prenant avantage du fait que les mêmes systèmes informatiques sont utilisés par les services de contrôle, tant en France métropolitaine que dans les départements d'outre-mer.

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