Question de M. CIGOLOTTI Olivier (Haute-Loire - UDI-UC) publiée le 14/04/2016

M. Olivier Cigolotti attire l'attention de Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur la dégradation de la situation des jeunes dans notre pays. Pauvreté, chômage, niveau de vie : la situation des jeunes se dégrade par rapport aux autres tranches d'âge de la population. Le rapport de France Stratégie, organisme de réflexion rattaché au premier ministre, publié le 31 mars 2016, sur le sujet reflète la dégradation de la situation des jeunes. En 2012, 23,3% des 18-24 ans vivaient sous le seuil de pauvreté, contre 17,6 % en 2002. Les jeunes sont également très touchés pas le chômage, davantage les 15-24 ans, d'après les chiffres de l'Insee, le chômage atteignait 23,4 % en 2014, contre 9,3 % pour les 25-49 ans et 6,9 % chez les 50-64 ans. Longtemps présenté comme un atout contre le chômage, le diplôme n'est malheureusement plus une garantie. Entre un et quatre ans après la fin des études, diplômés comme non-diplômés connaissaient en 2014 un taux de chômage supérieur à celui constaté il y a quelques années. Cette hausse reste en revanche plus élevée chez les personnes seulement diplômées du brevet ou sans diplôme, dont 53 % étaient sans activité dans les quatre années suivant la fin des études. On constate donc bien une précarisation de la situation des jeunes (diplômés ou pas), qui oscillent entre période d'activité et de chômage. Mettre en place une politique de lutte contre la précarisation est essentielle pour apporter des emplois stables, durables. L'État se doit d'intervenir, renouer le dialogue avec les partenaires sociaux, les régions, élaborer des stratégies de confiance pour redonner à la jeunesse une vision positive et moins sombre de leur avenir. C'est sur leurs épaules que repose la « flexibilité » : la moitié des salariés embauchés en CDD, en stage ou en apprentissage a moins de 29 ans, alors que la moitié des salariés recrutés en CDI a plus de 43 ans. Ils servent de variables d'ajustement. C'est ainsi que la proportion d'intérimaires est plus de deux fois supérieure chez les jeunes par rapport à la population active occupée. Les dépenses publiques pour les seniors sont en augmentation, alors que celles pour les plus jeunes en diminution. Aussi, il lui demande ce que le Gouvernement compte mettre en place pour améliorer l'emploi et le quotidien des jeunes.

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Transmise au Ministère du travail


La question est caduque

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