Question de Mme PEROL-DUMONT Marie-Françoise (Haute-Vienne - Socialiste et républicain) publiée le 03/03/2016

Mme Marie-Françoise Perol-Dumont attire l'attention de Mme la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat sur le « besoin de renforcement de la culture du risque » évoqué par le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à la faveur de la nouvelle campagne de distribution préventive de comprimés d'iode aux riverains des centrales nucléaires.
Alors que seulement la moitié de la population concernée, c'est-à-dire habitant à moins de 10 km d'une centrale nucléaire, avait pris la peine de venir récupérer les comprimés en 2009 lors de la précédente distribution, elle lui demande si elle envisage de mieux sensibiliser nos concitoyens à l'impérieuse nécessité de se prémunir rapidement en prenant les dits cachets en cas d'accident nucléaire.
D'autre part, elle souhaiterait savoir si une préparation aux conséquences des retombées sur une zone plus vaste que les 10 km forfaitaires est à l'étude conformément aux préconisations de l'ASN.

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Réponse du Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat publiée le 02/06/2016

La ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, fait de la sûreté nucléaire et de la radioprotection une priorité et est, de ce fait, très attentive à la culture du risque. En 2009, le taux de couverture en fin de campagne était de 93,5 %. Elle avait commencé par une période de retrait des boîtes en pharmacie puis par un envoi postal des boîtes de comprimés. Les comprimés distribués en 2009 arrivant à péremption en 2016, la campagne devait être renouvelée en 2016. Cette campagne de distribution visait également à sensibiliser les citoyens au risque nucléaire, à l'ensemble des actions de protection adaptées et, en particulier, à la prise d'iode. Afin d'organiser la campagne de communication relative à la distribution d'iode 2016 et à ses prolongements, l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), à l'instar de la précédente campagne, a mis en place et dirige un comité de pilotage pluraliste impliquant notamment le ministère de l'intérieur, le ministère de la santé, l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), les ordres nationaux des pharmaciens et des médecins, l'association nationale des comités et commissions locales d'information et EDF. La campagne actuelle, comme la précédente, concerne la zone des 10 km autour des centrales nucléaires. La première phase de la campagne 2016 a débuté dès la fin de l'année 2015 avec l'envoi d'un courrier aux préfets et aux maires, l'organisation de réunions publiques destinées aux professionnels de santé, aux maires et à la population. Des kits de communication ont été fournis aux professionnels de santé, aux maires et aux médias locaux. Un numéro vert et un site internet dédiés à la campagne de pré-distribution d'iode, au risque nucléaire et aux actions de protection ont été mis en place en janvier 2016. Au cours du mois de février, des courriers ont été envoyés aux riverains, aux établissements recevant du public, aux entreprises des zones concernées afin de les inviter à retirer leurs boîtes de comprimés en pharmacie. Cette phase de retrait en pharmacie est toujours en cours actuellement et les taux de récupération ne sont donc pas définitifs. Lors du comité de pilotage du 14 mars dernier, les taux de retrait en pharmacie étaient de 30,4 % pour les particuliers, 17 % pour les entreprises, collectivités et établissements recevant du public non scolaires et 50 % pour les établissements scolaires. Des relances sont déjà faites ou prévues : un message a été envoyé mi-mars, via les ordres des médecins et pharmaciens, aux professionnels de santé des zones concernées afin que ceux-ci puissent en parler aux patients se présentant à leur cabinet ou à leur officine. Il est prévu de faire une relance en avril auprès des maires, des différents acteurs. Des communiqués de presse nationaux/régionaux seront diffusés. Une relance téléphonique des riverains qui ne seraient toujours pas venus chercher leur boîte, par le système d'appel d'EDF en cas d'urgence, est prévue en juin. Concernant la préparation aux conséquences des retombées sur une zone plus vaste que les 10 km forfaitaires, le plan national de réponse à un accident nucléaire ou radiologique majeur publié en 2014 et couvrant l'ensemble du territoire national, est en cours de déclinaison au niveau local. Des travaux sont par ailleurs en cours sur l'opportunité d'étendre les rayons des périmètres des plans particuliers d'intervention (PPI) suite au retour d'expérience de la catastrophe de Fukushima.

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