Question de M. CANÉVET Michel (Finistère - UDI-UC) publiée le 17/03/2016

M. Michel Canevet attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès de la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur l'évolution nécessaire de l'offre de formation aux métiers de la pêche.

La pêche est une activité maritime essentielle, en pays de Cornouaille et, singulièrement, dans les ports bigoudens, notamment en raison de ses incidences sur l'emploi et l'économie locale.

Or, il faut constater la réduction programmée du nombre de navires et, surtout, le désintérêt de nos concitoyens pour les métiers de la pêche en mer car c'est bien le manque de marins - hommes et femmes - qui est, aujourd'hui, la cause essentielle de la baisse du format de l'activité de pêche, alors même que le nombre de demandeurs d'emploi ne cesse de croître. Le lycée maritime implanté sur la commune de Lechiagat-Treffiagat - le seul dans le département du Finistère - souhaite faire évoluer son offre de formation en proposant le premier brevet de technicien supérieur (BTS) « pêche » qui n'existe pas, à ce jour, sur la façade atlantique.

Il souhaite savoir si le Gouvernement envisage son ouverture à la prochaine rentrée scolaire.

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat, chargé de la biodiversité publiée le 22/06/2016

Réponse apportée en séance publique le 21/06/2016

M. Michel Canevet. J'ai souhaité interroger le secrétaire d'État chargé de la mer pour lui rappeler toute l'importance que, à la pointe de la Bretagne, nous attachons aux questions maritimes et, en particulier, à la pêche.

Sur la zone du quartier d'immatriculation - l'ancien quartier maritime -, on observe une diminution du nombre de marins, tout simplement parce qu'il n'y a pas suffisamment de jeunes - ou de moins jeunes - attirés par le métier. Cela est particulièrement inquiétant pour l'avenir d'un secteur, celui de la pêche, extrêmement important pour la Bretagne en termes d'emplois et d'activité.

Voilà quelques années, la région Bretagne a rationalisé l'organisation des formations maritimes pour ne plus maintenir qu'un seul établissement d'enseignement de type lycée dans chaque département.

Le lycée maritime du Guilvinec, qui est implanté sur la commune de Tréffiagat-Léchiagat et accueille actuellement une centaine d'élèves, est ainsi le seul du Finistère. Il a, depuis quelque temps déjà, formulé une demande d'ouverture d'une section de préparation au brevet de technicien supérieur « pêche », pour élever le niveau de la formation et essayer ainsi de répondre à un certain nombre d'attentes des professionnels du secteur. Il s'agit aussi d'inciter davantage de jeunes à s'intéresser aux métiers de la pêche en leur assurant une formation de très bon niveau.

Je souhaitais interroger le Gouvernement, madame la secrétaire d'État, sur la suite donnée à cette demande de création d'une préparation au BTS « pêche » au lycée maritime du Guilvinec.

Mme la présidente. La parole est à Mme la secrétaire d'État.

Mme Barbara Pompili, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, chargée de la biodiversité. Monsieur le sénateur, je vous prie tout d'abord de bien vouloir excuser M. Vidalies, qui ne pouvait être présent ce matin.

Le renouvellement de notre flotte de pêche est une priorité du Gouvernement, notamment pour soutenir nos entreprises de pêche maritime, qui constituent un pan important de notre économie maritime.

La conjoncture est plutôt positive. Les constructions de navires neufs et les acquisitions sont en augmentation, ce dont on ne peut que se féliciter. Les salaires actuels sont rémunérateurs et attractifs. Toutefois, les armements signalent encore, comme vous, des difficultés à attirer les jeunes vers les métiers de la pêche.

La question de la rénovation de la formation professionnelle maritime est donc au cœur de l'action qu'Alain Vidalies mène dans le domaine maritime, et plus particulièrement dans le secteur de la pêche. Il s'agit de répondre à l'évolution des technologies, au développement d'activités nouvelles en mer et à l'émergence de nouveaux métiers qui participent à la « croissance bleue ».

Ainsi, l'ouverture des premières classes de préparation au BTSM, le brevet de technicien supérieur maritime, a eu lieu à la rentrée 2014. À cette occasion, la formation de techniciens supérieurs opérationnels dans les domaines non seulement de la pêche et de la gestion de l'environnement marin, mais aussi de la maintenance des systèmes électro-navals, a été privilégiée.

La région Bretagne a bénéficié de ce renforcement de l'offre de formation. En effet, cette région accueille quatre des douze lycées professionnels maritimes sous tutelle du ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, et quatre des dix classes qui composent le dispositif du BTSM.

La première promotion de diplômés sortira en juin 2016. Avant d'envisager de poursuivre le déploiement du dispositif mis en place, une évaluation sera effectuée, notamment au regard des emplois proposés aux titulaires du BTSM et de la poursuite par certains d'entre eux de leurs études.

C'est sur cette base, et en concertation avec les conseils régionaux intéressés, que pourront être envisagés le développement de ce type de formation et l'éventuelle ouverture de nouvelles classes. M. Vidalies sait que plusieurs lycées maritimes sont candidats, notamment celui du Guilvinec.

Mme la présidente. La parole est à M. Michel Canevet.

M. Michel Canevet. J'attendais de Mme la secrétaire d'État une réponse beaucoup plus positive que celle que j'ai entendue ! Certes, elle évoque des perspectives, mais les attentes sont extrêmement fortes, en matière d'adaptation des formations aux besoins, dans la zone du quartier maritime du Guilvinec et, au-delà, dans toute la Bretagne.

Certes, la flottille est en train, fort heureusement, de se renouveler. Elle en avait bien besoin, puisque la moyenne d'âge des bateaux, de l'ordre de vingt-sept ou vingt-huit ans, est extrêmement élevée. Or, si l'on veut attirer demain des hommes vers la pêche, les outils de pêche devront être modernes et adaptés. Le renouvellement de la flottille est donc indispensable.

Cependant, aujourd'hui, le problème est d'éviter un exode de bateaux. Pour cela, il faut qu'il y ait des marins, et, pour qu'il y ait des marins, il faut mettre en place des campagnes de sensibilisation et des formations attractives. Nous pensons, avec les professionnels du secteur, que l'ouverture d'une formation au BTSM serait de nature à attirer des jeunes.

Il faut rappeler que pas une seule formation au BTS « pêche » n'est actuellement ouverte sur la façade atlantique. Il est important que, sur cette façade maritime essentielle pour les activités halieutiques en France, le dispositif de formation réponde véritablement aux besoins.

Je compte sur votre soutien, madame la secrétaire d'État, pour relayer auprès de votre collègue notre souhait qu'une formation de type BTS ouvre à la prochaine rentrée scolaire au lycée maritime du Guilvinec.

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