Question de M. GUÉRINI Jean-Noël (Bouches-du-Rhône - RDSE-R) publiée le 17/12/2015

M. Jean-Noël Guérini appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les inquiétudes pesant sur le vaccin contre la méningite Meningitec, dont certaines doses se sont avérées frelatées.
Proposé depuis septembre 2012 aux parents de jeunes enfants dans le cadre du calendrier vaccinal, ce vaccin prévenant la méningite a été retiré du marché français à titre de précaution par l'agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) le 26 septembre 2014, suite à la détection de résidus de métaux lourds dans certaines seringues. Néanmoins quelque 580 familles estiment que leurs enfants ont eu à souffrir d'effets secondaires (diarrhées aiguës, fortes poussées de fièvre, troubles du sommeil, irritabilité excessive, éruptions cutanées…) et ont assigné en justice le laboratoire distributeur. Sur décision du tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, le 24 novembre 2015, plusieurs collèges d'experts, composés de pédiatres et de toxicologues, seront répartis dans toute la France, afin de déterminer les éventuelles relations entre le vaccin et les symptômes apparus chez les enfants. Lors d'une conférence de presse, le 2 décembre 2015, la direction de l'ANSM a, elle, indiqué que les lots défectueux du vaccin n'avaient pas représenté de risques pour la santé des Français.
Les conséquences à long terme sur les jeunes sujets vaccinés étant difficiles à évaluer, il lui demande ce qu'elle compte mettre en œuvre pour répondre aux légitimes préoccupations des familles désemparées.

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Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé


Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 05/05/2016

L'analyse des données statistiques et toxicologiques et le suivi en vigilance réalisée par l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et un groupe d'experts mandatés par l'ANSM montrent que le défaut qualité rencontré lors de la production de ce vaccin, retiré par précaution du marché le 24 septembre 2014, et qui concerne essentiellement le bouchon des seringues n'est pas de nature à engendrer un risque pour la santé. L'ANSM n'a pas identifié de signal de pharmacovigilance spécifique susceptible d'être lié au défaut qualité ayant conduit par précaution au retrait de ce vaccin. Lorsqu'un vaccin a été injecté, des réactions locales et transitoires (rougeur ou gonflement au site d'injection), voire des effets généraux (fièvre…) ne peuvent être écartés dans les premières heures ou jours après la vaccination. Par ailleurs, le directeur général de la santé a rencontré le 20 novembre 2015, en présence du directeur général de l'ANSM, des représentants du collectif de parents dont les enfants ont été vaccinés avec ce vaccin. Ils ont pu, au cours de cet entretien, recevoir les compléments d'information. Concernant la présence possible de métaux lourds révélée par des analyses d'un laboratoire italien, l'ANSM précise que la présence de traces métalliques non quantifiées ne doit pas être confondue avec d'éventuelles particules métalliques qui seraient présentes dans des quantités supérieures aux normes en vigueur et menaceraient la santé des sujets vaccinés. L'ANSM va procéder à une série d'analyses qualitatives et quantitatives sur ce vaccin et rendra publics ces résultats et leur interprétation par des spécialistes toxicologues.

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