Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - Les Républicains) publiée le 01/10/2015

M. Jacques Legendre avait posé à M. le ministre de l'intérieur, lors de la séance des questions d'actualité au Gouvernement du 17 septembre 2015, des questions précises relatives aux incidents qui se sont produits le 28 août 2015 sur l'autoroute A1, Paris-Lille.
N'ayant pas obtenu de réponse à ces questions, il lui demande de bien vouloir cette fois lui faire savoir pourquoi les forces de l'ordre ne sont pas intervenues pour débloquer l'A1 dans les deux sens alors qu'il y avait un trouble manifeste de l'ordre public, à combien se montent les dégâts et pertes financières occasionnés par ces incidents, qui va en supporter les conséquences financières, et si une enquête a été diligentée pour identifier les responsables de ces faits.

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Réponse du Ministère de l'intérieur publiée le 20/10/2016

Le 28 août 2015, deux membres de la famille des victimes du triple homicide perpétré trois jours plus tôt sur l'aire d'accueil des gens du voyage de Roye, ont sollicité une autorisation de sortie pour assister aux obsèques programmées le 31 août. Le juge d'application des peines a rejeté cette demande sur le fondement d'un avis défavorable du procureur de la République d'Amiens. Leur avocat a immédiatement interjeté appel. Cette décision a provoqué la colère des proches des victimes qui se sont réunis devant la brigade de gendarmerie locale le même jour à 18 h 45, menaçant de troubles à l'ordre public en cas de refus ou de silence de la justice. Après de longues négociations, ils ont accepté d'attendre les résultats de l'audience d'appel prévue le lendemain. Pourtant, à 21 h 40, une soixantaine de « gens du voyage » ont bloqué, par surprise, la circulation sur l'autoroute A1, dans les deux sens, à hauteur de Roye. Des feux ont par ailleurs été allumés sur différents carrefours de la commune. L'autorité administrative a pris immédiatement les mesures d'urgence qui s'imposaient en désengageant un escadron de gendarmes mobiles du Calaisis pour renforcer le dispositif de la gendarmerie départementale. Deux autres escadrons sont arrivés le lendemain en fin de matinée. Dans le même temps, le commandant de groupement de la gendarmerie a pris les mesures de sauvegarde urgente en engageant ses moyens pour interdire l'accès à la ligne TGV Paris-Lille ainsi qu'à la zone commerciale et au centre-ville de Roye. Au regard du rapport de force défavorable, lié au nombre important de manifestants (plus de 160 au total) et à la présence de nombreux véhicules lourds positionnés sur les barrages, l'autorité préfectorale a décidé d'attendre la décision de la Cour d'appel avant d'intervenir. Le 29 août à 11 heures, cette instance accordait les permissions de sortie, dès lors les manifestants ont levé les barrages. Différer de quelques heures l'intervention, dans l'attente de la décision de justice, a permis, de façon évidente, d'éviter que la situation ne dégénère davantage avec des conséquences potentiellement très graves à l'égard des personnes et des biens. Par ailleurs, le blocage de l'A1 a fait l'objet d'une enquête ordonnée par le procureur de la République pour « entrave à la circulation, dégradations et vols ». Les investigations menées par la section de recherches d'Amiens dans le cadre d'un groupe d'enquête dédié ont permis d'identifier les auteurs qui ont été présentés à la justice.

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