Question de M. LE SCOUARNEC Michel (Morbihan - Communiste républicain et citoyen) publiée le 16/07/2015

M. Michel Le Scouarnec attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur la question de l'insertion professionnelle et de l'emploi des personnes autistes de haut niveau et Asperger.
Comme le souligne un spécialiste mondialement reconnu dans le domaine des troubles du développement, « les individus souffrant d'autisme sont avant tout différents, ils sont des hommes à leur manière et comme tous les hommes ils ont leurs limites et leurs possibilités. C'est un défi pour chacun d'entre nous de construire une société dans laquelle cette forme d'esprit recevra une digne place. »
D'abord il faut souligner que les personnes autistes de haut niveau et Asperger n'ont pas de déficience intellectuelle contrairement à celles qui sont atteintes par d'autres formes d'autisme. Leur handicap est avant tout d'ordre social ; elles ont en effet un déficit dans les interactions sociales et une incompréhension face aux codes sociaux. Ensuite, les autistes de haut-niveau et Asperger ont beaucoup de points forts : ils ont une mémoire encyclopédique, sont doués en informatique ; certains ont de grandes compétences dans les domaines précis, comme l'électronique, la mécanique, la musique, l'astronomie, l'histoire-géographie, les mathématiques, etc. Aussi, ils pourraient travailler dans des domaines aussi variés que la recherche, l'informatique, le droit, la musique, la finance…, pour peu qu'ils aient un espace à eux, une certaine liberté dans le travail, pas de contraintes sociales trop fortes. À condition d'être accompagnés, ils sont capables de beaucoup.
D'après l'association asperansa, dans notre pays, entre 100 000 et 400 000 personnes seraient atteintes du syndrome d'Asperger, et seulement 1 % d'entre elles travailleraient. Cette population représente pourtant un réel atout pour les entreprises. Ainsi par exemples, un cabinet les emploie comme consultants au Danemark, l'entreprise américaine de logiciels Aspiritech, elle, a des postes de testeurs de logiciels, et en Allemagne et aux États-Unis, de nombreux autistes de haut niveau et Asperger occupent des postes d'informaticiens.
En France, il existe des structures extrêmement diverses : des services, des plateformes d'accueil, des établissements et services d'aide par le travail (Esat) avec ou sans foyer d'hébergement, des instituts médico-pédagogiques (IMP), des équipes de tailles diverses. Ces établissements réalisent souvent un travail pertinent auprès de ce public, d'accompagnement vers l'autonomie d'abord, puis d'insertion professionnelle. Cette diversité dans l'offre de prises en charge est nécessaire, et dépend des ressources locales et des besoins des personnes. Seulement elles sont finalement peu nombreuses, souffrent de moyens financiers insuffisants, et ne sont pas réparties sur l'ensemble de notre territoire.
D'autre part, les ruptures de parcours sont fréquentes chez les jeunes adultes en devenir souffrant de troubles autistiques. Si depuis la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées des efforts d'intégration scolaire ont été réalisés, un nombre important d'entre eux disparaissent dans la nature une fois sortis du système scolaire. Développer des passerelles entre l'école et le milieu de l'entreprise apparaîtrait primordial.
Enfin, un regard plus positif de la société permettrait de découvrir ce dont ces personnes autistes de haut niveau et Asperger sont capables, et serait susceptible de leur apporter plaisir et reconnaissance. Des témoignages prouvent que leur intégration professionnelle, bien que très souvent redoutée par les employeurs, se déroule généralement favorablement.
Ce constat n'étant pas satisfaisant, il souhaiterait connaître les mesures qu'il envisage pour améliorer l'offre de prises en charge des jeunes autistes de haut niveau et Asperger, et leur permettre de s'épanouir dans une vie professionnelle.

- page 1709

Transmise au Ministère du travail


La question est caduque

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