Question de M. BOURQUIN Martial (Doubs - SOC) publiée le 19/06/2015

Question posée en séance publique le 18/06/2015

M. Martial Bourquin. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche.

Le 15 juin dernier, le salon du Bourget a ouvert ses portes. Force est de constater que la filière aéronautique se porte bien : 180 000 salariés, un chiffre d'affaires de 50 milliards d'euros en 2014, des ventes de Rafale, des carnets de commandes pleins... Nous pouvons tous être fiers de cette réussite.

À cet égard, je ferai une première remarque : à chaque fois que l'industrie française fait le choix de l'innovation, de la technologie, du haut de gamme, à chaque fois qu'elle s'appuie sur ses territoires et ses savoir-faire, elle est capable du meilleur. Nous avons visité, avec mes collègues de la commission des affaires économiques, le site Airbus de Saint-Nazaire, et nous avons pu voir de près cette réussite. Celle-ci doit nous conduire à nous interroger sur l'ensemble des filières. En effet, à chaque fois que nous nous situons dans le bas de gamme, dans le low cost, nos entreprises sont en difficulté. Il nous faut donc à tout moment choisir l'innovation, favoriser la production industrielle sur notre territoire et créer des écosystèmes industriels capables de relever le gant de la concurrence au niveau international.

L'idéologie post-industrielle a fait de grands ravages dans notre pays. Il nous faut donc, j'y insiste, relever le gant de la réindustrialisation. Airbus, la filière aéronautique en général, ainsi que d'autres filières industrielles nous montrent le chemin.

Monsieur le secrétaire d'État, l'industrie aéronautique va recruter de nombreux salariés. Quelles mesures entendez-vous prendre pour l'aider à réaliser ces recrutements et à former ces personnels ? Notre pays connaît – c'est un problème récurrent – un chômage très important, mais je rappelle qu'il y a aussi 300 000 offres d'emploi qui ne sont pas couvertes.


M. le président. Il faut conclure !


M. Martial Bourquin. Dans l'industrie automobile, en particulier, ce problème se pose avec une très grande acuité. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain. – M. Robert Hue applaudit également.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche publiée le 19/06/2015

Réponse apportée en séance publique le 18/06/2015

M. Alain Vidalies,secrétaire d'État auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche. Le salon du Bourget, plus grand salon aéronautique du monde, est une vitrine exemplaire pour notre filière aéronautique. Vous l'avez rappelé, monsieur le sénateur, cette filière a créé 10 000 emplois en 2014 et en créera à nouveau le même nombre en 2015. Sur les quatre dernières années, elle a créé en tout 50 000 emplois, dont 23 000 nets.

Sur le plan commercial, je puis vous dire que l'édition 2015 du salon sera également un succès. À l'heure où nous parlons, Airbus a enregistré 421 commandes fermes et intentions d'achat, ATR 46 commandes fermes, assorties de 35 options, avec une percée historique au Japon, et Airbus Helicopters 30 commandes fermes.

Le 22 mai dernier, avec Emmanuel Macron, nous avons réuni le comité stratégique de la filière aéronautique pour dresser le bilan des actions que nous avions engagées et pour nous inscrire dans la démarche d'innovation dont vous avez rappelé toute l'importance.

Je souhaite insister sur deux points importants.

Tout d'abord, le secteur aérien s'est fermement engagé dans la voie de la transition énergétique. Il représente en effet 2 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial et 12 % des émissions liées au transport. Ce secteur développe donc des solutions technologiques et opérationnelles pour réduire son empreinte écologique. Il se fixe ainsi comme objectif de réduire de 50 % les émissions de CO2 à l'horizon de 2050, et ce malgré la croissance continue du trafic.

Ensuite, et vous avez eu raison d'insister sur ce point, il est nécessaire de poursuivre les efforts de recherche, d'innovation et de développement. Plusieurs engagements, pris au titre des investissements d'avenir, vont soutenir des projets d'investissement, au premier rang desquels figurent le développement du nouvel hélicoptère lourd d'Airbus Helicopters,via des avances remboursables, des plateformes de démonstration technologique pour les PME, ainsi que des projets de recherche.

Par ailleurs, j'ai annoncé ce matin que le Gouvernement s'engageait à soutenir le lancement immédiat du programme « systèmes embarqués et fonctions avancées », dit aussi SEFA, et qu'il donnait son accord de principe au plan « Usine du futur ».

Il est vrai, monsieur Bourquin, que 2 000 emplois font défaut dans ce secteur. Or cette industrie d'avenir a besoin de recruter, notamment des jeunes chaudronniers. Il faut donc mettre en place des formations à ces métiers, car il y a des emplois pérennes à la clef.

Je voudrais adresser un message aux jeunes et à leur famille : l'aéronautique est une filière d'avenir, pour eux comme pour la France. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)

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