Question de M. DESESSARD Jean (Paris - ECOLO) publiée le 22/05/2014

M. Jean Desessard attire l'attention de M. le ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social sur l'adéquation de la formation professionnelle aux besoins des demandeurs d'emploi.

La formation professionnelle est un outil puissant de reconversion, d'acquisition et d'approfondissement des compétences, tout en étant un vecteur de développement personnel.

La formation permet aux chômeurs d'enrichir leurs savoir-faire et de proposer à leurs futurs employeurs des compétences en accord avec leurs besoins. Elle est, également, une occasion de s'orienter vers des métiers d'avenir, comme ceux favorisés par la transition énergétique, ou simplement un moyen de se réorienter vers des métiers plus adaptés aux désirs de chacun.

Le projet de loi relatif à la formation professionnelle et au dialogue social représente une avancée majeure pour les chômeurs. Si le précédent droit individuel à la formation n'ouvrait des droits à la formation qu'aux seuls salariés, le nouveau compte personnel de formation est, quant à lui, directement rattaché à la personne, tout au long de sa carrière, qu'elle soit salariée ou non. Il s'agit d'un premier pas vers un droit universel à la formation.

Cependant, ce nouveau compte ne parvient pas à s'extraire de la logique assurantielle qui prévaut jusqu'à aujourd'hui : c'est en travaillant que l'on acquiert des droits pour une formation.

C'est pourquoi la formation professionnelle, dans sa forme actuelle, laisse largement les chômeurs de côté. En 2011, seuls 20,3 % des demandeurs d'emploi ont entamé une formation sur l'année.

Le projet de loi relatif à la formation professionnelle tente d'endiguer ce phénomène en renforçant les fonds dédiés à la formation des demandeurs d'emplois. Si auparavant, les financements au titre du congé individuel de formation et du droit individuel à la formation s'élevaient à environ 1,2 milliard d'euros par an, avec le projet de loi, l'augmentation des fonds destinés au congé individuel de formation et la création d'un financement dédié au compte personnel de formation portera ce montant à 2,3 milliards d'euros.

Malgré ces moyens importants, la formation professionnelle ne remplit pas l'un de ses objectifs fondamentaux : satisfaire la demande des entreprises en emplois qualifiés. Une enquête, réalisée par Meteojob et Campaneo en décembre 2013 sur un panel de 772 très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME), a révélé qu'un tiers d'entre elles a abandonné un projet de recrutement au cours de l'année. Parmi les principales raisons invoquées, outre la situation économique, on trouve la difficulté de trouver le profil recherché. Le conseil d'orientation pour l'emploi a, pour sa part, estimé, en septembre 2013, que près de 400 000 tentatives de recrutement sont abandonnées chaque année, faute de candidat adapté.

Dans le contexte de chômage de masse que connaît notre pays et si la formation professionnelle était réellement adaptée, tous ces postes devraient être pourvus.

Il souhaite connaître, en conséquence, les intentions et la stratégie du Gouvernement pour que la formation professionnelle permette de satisfaire à la fois les besoins des chômeurs mais aussi des entreprises.

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Réponse du Ministère du travail, de l'emploi et du dialogue social publiée le 13/06/2014

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