Question de Mme DAVID Annie (Isère - CRC) publiée le 07/02/2013

Mme Annie David attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les menaces qui pèsent sur la gynécologie médicale. Alors que cette spécialité a été rétablie en 2003, seuls vingt à trente postes d'internes sont aujourd'hui attribués à la gynécologie médicale chaque année.
Ce manque de postes d'internes ouverts à la gynécologie médicale a des répercussions sur le suivi gynécologique des femmes. Ainsi, selon les chiffres donnés par l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), seules un quart des femmes en âge de consulter un gynécologue médical le pouvaient encore en 2011. Selon les résultats de l'enquête récente de l'Institut national d'études démographiques (INED) et de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) chez les 20-24 ans, « le suivi gynécologique a par ailleurs diminué chez ces jeunes femmes : en 2010, 12,2 % d'entre elles déclarent ne pas avoir de suivi habituel, contre 6,9 % en 2000 ».
Le comité de défense de la gynécologie médicale a fait part de son inquiétude quant à au nombre de postes ouverts qui risque de ne pas permettre de remplacer les praticiens aujourd'hui proches du départ en retraite.
Elle insiste sur le rôle primordial de la gynécologie médicale en matière, notamment, de prévention, d'éducation et de contraception.
En conséquence et eu égard aux enjeux en matière de santé publique, elle lui demande de prendre des dispositions concrètes pour encourager la formation de gynécologue médicaux et augmenter le nombre de postes d'internes en gynécologie.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 11/04/2013

Le Gouvernement attache une grande importance au maintien de la profession de gynécologie médicale. En effet, la santé des femmes est une priorité majeure. Les femmes sont attachées à avoir un gynécologue médical. Une enquête publiée en mars 2010 a d'ailleurs démontré que sur un échantillon de 3 000 femmes, 93 % des interrogées souhaitent être suivies par un gynécologue médical pour ses compétences et 60 % parce qu'elles lui font confiance. Plus de 60 % des femmes consultent une fois par an. Le Gouvernement souhaite donc garantir aux Françaises la possibilité d'accéder à un gynécologue médical quand elles le souhaitent. Ainsi, plusieurs réponses ont été apportées concernant la situation démographique de la profession de gynécologue médical. La première mesure est de consolider le DES de gynécologie médicale en tant que spécialité médicale à part entière : le projet de décret qui visait à rendre automatique l'agrément pour la gynécologie médicale des services de gynécologie obstétrique a été retiré. Le nombre de postes offerts à l'issue des épreuves classantes nationales en gynécologie médicale a été porté de 122 entre 2010-2011 et 2014-2015 à 153 entre 2012-2013 et 2016-2017. Enfin, pour permettre une répartition plus équilibrée de ces professionnels, le gouvernement s'est engagé sur la signature de 1 500 contrats d'engagements de service public d'ici 2017 : les bénéficiaires de ce contrat s'engagent à exercer leurs fonctions, à compter de la fin de leur formation, dans des lieux d'exercice spécifiques proposés dans des zones où la continuité des soins fait défaut pour une durée minimale équivalente à celle correspondant au versement de l'allocation (avec un engagement minimum de deux ans). Ce dispositif a été conçu dans le but de renforcer l'offre de soins de premier recours sur le territoire ; il offre donc la possibilité d'accompagner très tôt les étudiants en médecine qui souhaitent s'orienter vers la gynécologie médicale.

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