Question de M. BERSON Michel (Essonne - SOC-A) publiée le 02/02/2012

M. Michel Berson expose à M. le ministre chargé de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique que depuis dix ans, la France est touchée par une désindustrialisation croissante.

Depuis 2007, notre pays a, en effet, perdu 400 000 emplois industriels et des territoires entiers ont été dévitalisés. Aujourd'hui, l'industrie ne représente plus que 13 % du PIB en France, soit un niveau inférieur à la moyenne des états de l'Union européenne, et très en deçà de la part de l'industrie dans le PIB allemand (28 %).

Aussi, l'État doit conserver un rôle normatif, d'impulsion et de soutien à l'industrie et aux filières d'avenir, en réorientant la fiscalité, l'épargne et le système bancaire vers l'économie réelle. Depuis deux ans, l'État s'est engagé à soutenir l'entreprise Altis, implantée à Corbeil-Essonnes, fabricant de semi-conducteurs, pour sauver 1 400 emplois. De nouveaux actionnaires ont manifesté leur intérêt pour la société et étaient prêts à investir 70 M€. Avec l'appui du fond stratégique d'investissement (20 M€) le rachat s'est réalisé, accompagné d'un plan de sauvegarde de l'emploi, concernant 400 salariés en plus de ceux qui ont quittés l'entreprise quelques mois plus tôt.

Cependant, après l'annonce de la reprise de l'entreprise, les salariés et les élus locaux ont exprimé leurs inquiétudes. Compte tenu des enjeux économiques et sociaux, il est, en effet, naturel de s'interroger, aujourd'hui, sur les perspectives d'avenir de l'entreprise et sur sa santé financière.

Le projet de la direction, de mettre en chômage partiel les salariés de l'usine essonnienne du 23 mars au 2 avril pour faire face à une baisse d'activité, est très inquiétant pour les salariés, leur famille, et pour tout notre territoire. En effet, les doutes grandissent autour de l'avenir de l'entreprise. Les élus locaux s'inquiètent parce que 900 emplois sont en jeu et parce que le tissu social autour de l'entreprise risque d'être fragilisé. Le conseil général, acteur de proximité, en faveur du développement économique et de la protection des plus fragiles (RSA, PCH, APA …) serait paradoxalement affaibli, puisque Altis est le plus important contributeur fiscal du département.

Il lui demande quelles sont les initiatives que le Gouvernement entend prendre pour sauver l'emploi de l'entreprise Altis. Le Gouvernement peut-il, à nouveau, baisser les bras devant une désindustrialisation à marche forcée ?

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La question est caduque

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