Question de M. PORTELLI Hugues (Val-d'Oise - UMP) publiée le 29/04/2011

Question posée en séance publique le 28/04/2011

M. Hugues Portelli. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire.

Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Absent !

M. Hugues Portelli. La sauvegarde de notre patrimoine forestier est une priorité environnementale pour laquelle M. le Président de la République a rappelé aujourd'hui même son engagement personnel.

Or, depuis plusieurs années, nous assistons à l'intensification des coupes massives dans les forêts du Val-d'Oise, c'est-à-dire les forêts de Montmorency, Carnelle et L'Isle-Adam, malgré la mobilisation de nombreux élus, des associations et des promeneurs.

Pour la seule forêt de Montmorency, nous sommes passés entre 2005 et 2009 de 10 000 mètres cubes d'arbres abattus par an à 21 000 mètres cubes, soit une augmentation de plus de 100 %, et la tendance n'a fait que s'aggraver depuis.

Cela signifie que cette forêt sera percée de trouées irréversibles durant plus de cinquante ans.

Ces destructions sont tellement impressionnantes que nous enregistrons des protestations croissantes de la part des habitants, qui croient que ces coupes sont motivées par la construction d'autoroutes…

Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Une autoroute à Montmorency ? Jamais de la vie !

M. Hugues Portelli. … ou d'équipements de gros calibre, ce qui n'est évidemment pas le cas.

Face à nos protestations, l'Office national des forêts, qui n'a même pas été capable de procéder au ramassage des arbres abattus lors de la grande tempête de 1999, fait la sourde oreille.

M. René-Pierre Signé. Et qui a vendu la forêt de Chantilly ?

M. Hugues Portelli. Il est primordial de défendre notre patrimoine forestier périurbain, de défendre les paysages sylvestres du Val-d'Oise et de la périphérie de l'Île-de-France, qui constituent l'un des « poumons verts » de notre région. Il y va également de la sauvegarde de la biodiversité.

Mme Nicole Bricq. Ce type de questions, c'est le mardi matin, normalement !

M. Hugues Portelli. Monsieur le ministre, comment comptez-vous agir pour faire cesser les coupes de bois intensives ? Est-il possible de classer rapidement ces forêts en forêts de protection ? Peut-on même envisager un moratoire sur les coupes programmées ? (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

Mme Nicole Bricq. Revenez mardi matin !

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Réponse du Secrétariat d'État chargé du logement publiée le 29/04/2011

Réponse apportée en séance publique le 28/04/2011

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du logement.

Mme Nicole Bricq. Robin des bois !

M. Benoist Apparu, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement, chargé du logement. Je vous demande tout d'abord de bien vouloir excuser M. Bruno Le Maire qui, comme vous le savez, est en déplacement en Corrèze avec le Président de la République, précisément pour parler de la forêt.

Vous lui demandez d'envisager le classement du massif forestier de Montmorency en forêt de protection et un moratoire sur les coupes programmées.

M. René-Pierre Signé. Et sur l'hippodrome de Chantilly ?

M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. Ce massif du Val-d'Oise, d'une superficie de 4 700 hectares, assure trois fonctions importantes pour la population : une fonction sociale – accueil du public et espace de loisirs –, une fonction de protection de la biodiversité et de la ressource en eau et une fonction économique à travers la production de bois.

M. David Assouline. Vous êtes un grand spécialiste de tout cela !

M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. La politique forestière dans les forêts périurbaines repose sur la nécessité de trouver un équilibre entre deux réalités : d'un côté, l'expansion urbaine et, de l'autre, la protection des espaces boisés périurbains.

La région d'Île-de-France est évidemment particulièrement concernée, avec 21 000 hectares de forêts susceptibles de faire l'objet d'un tel classement.

Concernant le classement du massif de Montmorency en forêt de protection, un dialogue est en cours entre les services de la préfecture et ceux du ministère. L'engagement de cette procédure est simplement soumis à une condition préalable : sa compatibilité avec la présence d'un important gisement de gypse, exploité en souterrain et d'intérêt national.

Enfin, concernant la question des coupes de bois effectuées dans ce massif par l'Office national des forêts, en charge de la gestion des forêts domaniales, elles sont conformes au schéma d'aménagement 2004-2023. Le retard pris dans le renouvellement des peuplements au cours du précédent aménagement a, il est vrai, entraîné un vieillissement prématuré de cette forêt, qui rend nécessaire un effort de régénération.

Mme Nicole Borvo Cohen-Seat. Et alors ?

M. René-Pierre Signé. Éric Woerth !

M. Benoist Apparu, secrétaire d'État. L'accueil du public a, dans ce cadre, été pris en compte par la réalisation de coupes limitant les impacts visuels et préservant des îlots paysagers. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

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