Question de M. BOULAUD Didier (Nièvre - SOC) publiée le 04/03/2011

Question posée en séance publique le 03/03/2011

Concerne le thème : Situation en Afghanistan

M. Didier Boulaud. Monsieur le ministre, ma question portera sur la communication publique de la mission française dans le cadre de la FIAS, la force internationale d'assistance et de sécurité, en Afghanistan.

Le sujet a été déjà évoqué par mon collègue Jacques Gautier, à qui vous avez apporté un certain nombre de réponses, mais celles-ci, malheureusement, ne nous ont pas convaincus. (Exclamations sur les travées de l'UMP.)

M. Josselin de Rohan. Quelle surprise !

M. Didier Boulaud. Quand on veut communiquer, on trouve les moyens pour le faire.

Savez-vous, monsieur le ministre, que, tous les mois, le général français qui commande nos troupes en Afghanistan est invité ou, plus exactement, convoqué par le Pentagone pour rencontrer les journalistes américains et s'entretenir avec eux ?

Savez-vous, monsieur le ministre, que, tous les trois mois, le gouvernement canadien remet à tous les parlementaires un rapport public de plusieurs dizaines de pages, parfois même de plusieurs centaines de pages.

Il est trop facile, monsieur le ministre, de faire porter la responsabilité du problème de communication à la presse !

À ce sujet, j'adresse une pensée toute particulière aux deux journalistes français encore retenus en Afghanistan après 429 jours, et je leur rends hommage.

J'ai le sentiment que la communication sur la situation en Afghanistan est le reflet de l'attitude du Gouvernement et, surtout, du Président de la République à propos des événements qui ont lieu dans ce pays.

Nous n'avons pu que constater, au fil des mois puis des années, à quel point il était difficile d'obtenir qu'un débat soit organisé – quand bien même nous évoquons le sujet aujourd'hui – ou que nous puissions nous exprimer par un vote, à la différence de ce qui se passe dans les autres pays : aux États-Unis, en Allemagne, en Grande-Bretagne (M. Jean-Louis Carrère opine.), où n'existent ni la peur d'affronter la presse, ni la crainte face aux critiques parlementaires.

Personnellement, je crois que, si la Grande Muette est aujourd'hui muette, c'est parce qu'elle en a reçu l'instruction.

Nous vous demandons, monsieur le ministre, de « libérer » les moyens d'information, en particulier ceux de la DICOD, la délégation à l'information et à la communication de la défense, en direction de la presse de manière que celle-ci puisse faire son travail dans de meilleures conditions.

Par ailleurs, monsieur le ministre, je vais empiéter sur le temps de parole qui m'est alloué pour la réplique à votre réponse pour vous poser une dernière petite question, relative elle aussi, bien sûr, à l'Afghanistan.

Dans le cadre du plan de relance, cinq hélicoptères Caracal ont été financés. Or, nous avons appris qu'un de ces hélicoptères, au lieu d'être attribué à l'armée de l'air, était destiné à l'exportation.

Considérez-vous, monsieur le ministre, que c'est le moment d'exporter des hélicoptères dont nous avons le plus grand besoin sur les théâtres d'opération, en particulier en Afghanistan ?

Pouvez-vous d'ailleurs nous indiquer si cet hélicoptère Caracal a été vendu à l'export ou si sa destination est bien toujours l'Afghanistan ? (M. Jean-Louis Carrère applaudit.)

MM. François Trucy et Alain Gournac. Vous n'avez plus de temps de parole pour la réplique !

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Réponse du Ministère de la défense et des anciens combattants publiée le 04/03/2011

Réponse apportée en séance publique le 03/03/2011

M. Gérard Longuet, ministre. D'abord, monsieur le sénateur, vous avez eu raison d'évoquer les deux journalistes de France 3 enlevés en décembre 2009 dans l'exercice de leur mission et bloqués depuis.

L'armée française avait tout fait pour qu'ils soient en mesure d'assurer leur mission en les faisant bénéficier de son soutien ; ils ont souhaité aller au-delà, avec un courage dont, très clairement, ils sont aujourd'hui les victimes.

Je m'incline devant ce courage qui est partagé par tous les journalistes qui font l'effort de venir en Afghanistan pour essayer de comprendre et d'expliquer.

J'ajoute que, toutes les semaines, un haut fonctionnaire permanent de la direction de la communication du ministère de la défense est à la disposition des journalistes dans un point de presse au cours duquel il expose très clairement la situation des opérations sur le terrain et répond à l'ensemble des questions qui lui sont posées.

Très honnêtement, j'estime donc que l'armée fait son travail d'information sur la mission qu'elle assume pour le compte de la FIAS et celui de la communauté internationale.

Ensuite, s'agissant des hélicoptères Caracal déployés en Afghanistan, je dois avouer que ce sujet très précis ne m'est pas encore parfaitement familier, mais, s'il y avait eu à un moment une perspective d'exportation d'un appareil, elle n'a manifestement pas été suivie d'effet. La priorité est effectivement que le matériel soit disponible sur le théâtre des opérations. Je me dois donc de dire très clairement que le risque que vous avez évoqué n'est pas confirmé. (Applaudissements sur les travées de l'UMP.)

M. François Trucy. Très bien !

M. le président. La parole est à M. Didier Boulaud, pour la réplique.

M. Didier Boulaud. Je n'ajouterai rien, monsieur le président.

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