Question de M. RAOULT Paul (Nord - SOC) publiée le 24/12/2009

M. Paul Raoult appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la place de l'enseignement des sciences et techniques de l'ingénieur (STI) au lycée.
En effet, comme la situation de Dubaï vient le rappeler avec force, un modèle économique s'appuyant uniquement sur le commerce, la finance et le tourisme n'est pas viable et un dispositif de production pérenne est la base d'une économie saine.
À cet égard, la productivité des entreprises françaises qui est soulignée par l'ensemble des investisseurs mondiaux trouve une bonne part de son origine dans le dispositif de formation technologique délivrée dans les lycées français.
En outre, les bacheliers « sciences et techniques de l'ingénieur », qui sont souvent issus de catégories socioprofessionnelles moins favorisées, disposent d'excellents taux d'insertion.
Or, les enseignants de STI jugent que le nouvel aménagement des temps pédagogiques proposé pour la classe de seconde générale et technologique fait une place trop réduite à l'enseignement des sciences de l'ingénieur en particulier, et aux enseignements « technologiques » en général.
Ils déplorent également que leurs efforts en innovations pédagogiques et en mise en œuvre de supports techniques modernes et performants, qui correspondant à des investissements importants de la part des collectivités territoriales, soient réduits à une part mineure par ce projet de réforme.
Il lui demande donc comment il compte répondre d'une manière concrète à ce sentiment.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 28/10/2010

La voie technologique au lycée, « troisième voie » entre la voie professionnelle et la voie générale, constitue une caractéristique du système éducatif français. Dans le cadre de l'actuelle réforme du lycée, la volonté de renforcer l'identité de cette voie a été réaffirmée, de sorte que la voie technologique rénovée devrait répondre au mieux aux besoins de la société. En témoigne tout d'abord la réforme ambitieuse des séries STI et STL, qui deviendront les séries STI2D (sciences et technologies de l'industrie et du développement durable), STL (sciences et technologies de laboratoire) et STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués). Conformément à la décision du Président de la République, l'offre d'enseignement technologique, notamment de la série STI, a été modernisée afin de créer un véritable parcours technologique, permettant de déboucher, bien davantage qu'aujourd'hui, sur les métiers d'ingénieur et de technicien supérieur. Au-delà de l'affirmation de l'objectif de poursuite d'études, qui se traduit notamment par une polyvalence technologique accrue des enseignements, la réforme des séries STI et STL se caractérise par l'orientation progressive des élèves et leur accompagnement personnalisé. L'ensemble de cette modernisation devrait motiver de nombreux élèves à choisir des formations technologiques industrielles revalorisées. S'agissant des enseignements d'exploration dans la nouvelle classe de seconde, la place de la culture technologique a été préservée avec la préoccupation de poursuivre l'objectif d'égale dignité des voies de formation. Afin de renforcer les mécanismes d'orientation progressive, les enseignements d'exploration technologiques occupent un volume horaire moins important que les précédents enseignements de détermination. En effet, ils n'ont pas vocation à apporter des connaissances nécessaires à la poursuite d'études en cycle terminal mais, au contraire, à faire découvrir une discipline à des élèves parfois indécis. L'ensemble de la réforme de la classe de seconde et du cycle terminal des séries STI et STL a donc bien pour ambition de redonner à la voie technologique une place plus conforme aux besoins de la société. Par conséquent, un nombre croissant d'élèves et de leurs familles devraient se convaincre, dans les années à venir, d'opter pour une voie technologique devenue véritable voie d'excellence.

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