Question de M. DÉRIOT Gérard (Allier - UMP-R) publiée le 08/09/2005

M. Gérard Dériot attire l'attention de M. le ministre de la santé et des solidarités sur l'importance de garantir au prescripteur le libre choix entre différentes molécules pour le traitement de la fièvre et de la douleur. Ces pathologies, très courantes, font en effet de ce sujet un réel enjeu de santé publique. Les principaux médicaments contre la fièvre et la douleur légère à modérée semblent connaître, tour à tour, des mises en doute de leur sécurité, qui ont beaucoup d'effet sur les patients. Dans un contexte de très vive concurrence entre laboratoires, le risque serait d'aboutir demain à une position dominante d'une seule molécule antalgique et antipyrétique. Or chaque molécule a ses propres avantages, sa propre efficacité et ses propres limites. Il le remercie de bien vouloir lui faire part des mesures qu'il envisage de prendre pour assurer le maintien de la diversité des solutions médicamenteuses proposées aux médecins pour le traitement de la fièvre et de la douleur chez leurs patients.

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Réponse du Ministère de la santé et des solidarités publiée le 22/12/2005

Un grand nombre de spécialités indiquées dans le traitement de la fièvre et de la douleur sont actuellement autorisées et disponibles sur le marché français. Dans le cadre de son activité de surveillance des risques liés aux médicaments après leur mise sur le marché, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) communique largement lorsque de nouvelles données viennent modifier le profil de sécurité d'emploi de certains produits, ou pour compléter l'information sur leur bon usage. Ainsi, l'Agence procure une information régulière aux prescripteurs sous forme de lettres ou de mises au point, souvent accompagnées de documents questions-réponses ou « Vous et votre traitement » destinés aux patients. Dans ce cadre, l'AFSSAPS a récemment diffusé des mises au point sur le bon usage de médicaments antidouleur et antipyrétiques relatifs à la prise en charge de la fièvre chez l'enfant (janvier 2005), aux opoïdes forts dans le traitement des douleurs chroniques non cancéreuses (juillet 2004) et au rappel de la contre-indication de tous les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à partir du sixième mois de grossesse (janvier 2004). La diffusion de ces informations permet d'assurer le bon usage des médicaments concernés et d'offrir les conditions du maintien d'un rapport bénéfice-risque favorable par l'information sur les facteurs de risque tout au long de leur commercialisation. Par ailleurs, il est à souligner que l'AFSSAPS, lorsqu'une demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) lui est soumise, évalue les médicaments au regard de leur efficacité, de leur qualité et de leur profil de sécurité, mis en balance par l'évaluation du rapport bénéfice-risque. En fonction de celui-ci, le médicament est autorisé ou refusé, la référence à l'existence ou non de produits concurrents n'intervenant pas lors de l'examen de la demande d'autorisation de mise sur le marché. D'autre part, l'évaluation continue après AMM peut conduire notamment à une suspension de l'autorisation si les conditions d'un rapport bénéfice-risque favorable ne sont plus remplies. La diversité des solutions médicamenteuses passe ainsi principalement par le maintien de la qualité des produits actuellement autorisés. L'action des autorités sanitaires en termes d'information et de bon usage contribue à cet objectif.

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