Question de M. MASSERET Jean-Pierre (Moselle - SOC) publiée le 10/03/2005

M. Jean-Pierre Masseret souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur le projet de transférer la Route nationale 35 vers le domaine routier départemental. La « Voie sacrée » entre Bar-le-Duc et Verdun a joué un rôle majeur dans le premier conflit mondial et revêt à ce titre une importante symbolique historique, notamment pour les générations futures. Elle a été inaugurée le 21 août 1922 par Raymond Poincaré et a été classée route nationale le 30 décembre 1923. Aujourd'hui, dans le cadre de la consultation préalable engagée par le ministère en vue de la décentralisation de certaines routes nationales vers le domaine routier départemental, il semble prévu que la « Voie sacrée » soit déclassée. Ce projet porterait atteinte à sa symbolique historique universelle. Par conséquent, il souhaite savoir quelles sont les intentions du Gouvernement sur cet éventuel déclassement de la « Voie sacrée ».

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Réponse du Ministère de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer publiée le 31/05/2005

Les fonctions de desserte locale à l'échelle départementale que la RN 35 assure sont prépondérantes. Le niveau de son trafic, de l'ordre de 3 000 à 4 000 véhicules par jour, ainsi que ses caractéristiques géométriques ne la distinguent pas d'une route départementale. C'est cette analyse qui justifie aujourd'hui le transfert de cette route nationale, sachant qu'elle sera aussi bien sinon mieux gérée à l'échelle du département par le conseil général, dont le savoir-faire est reconnu. En se recentrant sur le réseau structurant constitué pour l'essentiel de voies rapides, l'État mettra en place une organisation radicalement différente à une échelle interrégionale permettant une gestion par axe. Cette organisation ne sera plus adaptée à la gestion qu'appelle la RN 35. Il est vrai qu'entre Bar-le-Duc et Verdun, cette route est également dénommée « Voie sacrée », avec toute la symbolique qu'une telle dénomination entraîne. C'est d'ailleurs le nom employé sur les cartes routières, le numéro de la route étant placé entre parenthèses. Ce qui importe aujourd'hui, ce n'est pas tant la domanialité de la route que la capacité à perpétuer la mémoire et donc le rôle tout à fait éminent, stratégique et d'intérêt national qu'elle a eu lors de la Grande Guerre. Il convient donc de préserver, sur les cartes routières et la signalisation de direction, la terminologie d'usage « Voie sacrée ».

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