Question de M. VIDAL Marcel (Hérault - SOC) publiée le 16/09/2004

M. Marcel Vidal attire l'attention de M. le ministre délégué à l'industrie à propos de la crise larvée relative au brevet d'invention communautaire. Le statu quo actuel de recherche d'un accord communautaire résulte du refus d'adhérer au Protocole de Londres qui aurait pour conséquence l'abandon de la traduction en français des brevets européens. La CNCPI (Compagnie nationale des conseils en propriété industrielle) propose d'améliorer le projet de brevet communautaire en harmonisant le régime linguistique des brevets européens avec celui, déjà en vigueur, des marques communautaires, à savoir la traduction des brevets dans un nombre limité de langues pivots. Il souhaiterait connaître l'initiative au niveau communautaire qu'a l'intention de prendre le Gouvernement.

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Réponse du Ministère délégué à l'industrie publiée le 13/01/2005

La France regrette en effet vivement que l'accord politique intervenu en mars 2003 n'ait pas pu, à ce jour, se traduire par l'adoption d'un projet de règlement. Il a été pris bonne note de la suggestion de compromis concernant la question des traductions qui consisterait à ne procéder à une traduction complète du brevet (revendications et description de l'invention) que dans un nombre limité de langues (cinq ou six). Cette suggestion ne répond toutefois pas aux difficultés actuelles qui portent sur le délai de traduction des revendications dans toutes les langues officielles de la communauté après la délivrance du brevet et sur la valeur juridique des traductions ainsi opérées, sachant que la traduction des revendications doit dans tous les cas être assurée dans les trois langues officielles de l'Office européen des brevets (OEB) dès la phase de la procédure d'examen. En augmentant le nombre de traductions de l'intégralité du brevet et des langues pivots, elle réduirait l'intérêt du brevet communautaire pour les entreprises et diluerait la place relative de la langue française qui est l'une des trois langues officielles de l'OEB. La France joue un rôle actif pour rechercher un accord rapide sur le brevet communautaire, qui est un élément important de la stratégie de Lisbonne. Le Gouvernement est soucieux d'envisager toute évolution du droit des brevets avec la volonté d'améliorer la compétitivité de nos entreprises, tout en veillant au respect de la langue française. Il entend intégrer l'ensemble des dimensions de la question avant de retenir les voies les mieux adaptées pour rendre le système de brevets plus efficace au service de l'innovation et des entreprises françaises, en particulier les petites et moyennes entreprises.

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