Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 12/08/2004

M. Jean-Louis Masson attire l'attention de M. le ministre de l'écologie et du développement durable sur le fait, que compte tenu de la pénurie du pétrole, il convient de relancer les études sur le stockage de l'énergie (capacité des batteries électriques, installation de turbines hydrauliques alternées pour gérer les pointes de consommation, hydrogène...). Il souhaiterait qu'il lui indique quelles sont les filières les plus porteuses en la matière.

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Réponse du Ministère de l'écologie et du développement durable publiée le 02/12/2004

Le ministre de l'écologie et du développement durable a pris connaissance, avec intérêt, de la question relative au stockage de l'énergie. L'Union européenne axe sa politique énergétique de long terme autour des deux fondements technologiques majeurs que sont l'hydrogène et les piles à combustible. Ces technologies peuvent en effet jouer un rôle primordial dans la réalisation de deux objectifs essentiels de la politique européenne : la réduction de sa dépendance énergétique et celle de ses émissions de gaz à effet de serre. Ressource élémentaire particulièrement abondante à l'échelle de la planète, non seulement dans l'eau mais dans l'ensemble du monde organique, l'hydrogène n'en reste pas moins une ressource paradoxale qui n'existe nulle part sur terre à l'état isolé. Pour le produire, il faut avoir recours à d'autres sources d'énergie primaires. Deux procédés sont d'ores et déjà accessibles : on peut extraire l'hydrogène des ressources fossiles ou de la biomasse, ou le produire en procédant à l'électrolyse de l'eau. Une fois produit, l'hydrogène peut ensuite être stocké et transporté, puis utilisé dans le secteur de l'industrie, des transports et des bâtiments. Cet enchaînement, production - stockage - transport, nourrit les espoirs de développer l'hydrogène, non plus comme un simple carburant, mais comme un vecteur énergétique, comparable à l'électricité. La possibilité de stocker l'hydrogène en fait un vecteur énergétique supérieur en théorie à l'électricité, qui doit être consommée dès l'instant où elle est produite. Dans le secteur des transports, l'alliance entre hydrogène et pile à combustible offre une alternative séduisante aux accumulateurs rechargeables, qui ont été testés dans les années 90 pour développer des voitures électriques en version pure ou en version hybride, mais dont le développement se heurte aux limites de leur autonomie et à la lourdeur des opérations de recharge. Le principe est de combiner de l'hydrogène à l'air ambiant pour produire du courant capable d'alimenter le moteur d'un véhicule. Des programmes publics associant des organismes de recherche et des entreprises ont été conduits en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, et ont débouché sur des voitures prototypes, dotées de performances routières convaincantes. De nombreux défis technologiques restent encore posés à la recherche à la fois dans les modalités de production de l'hydrogène, le choix des électrolytes pour le développement des piles à combustibles et le stockage de l'hydrogène. Au plan européen, une plate-forme technologique de recherche sur l'hydrogène et les piles à combustible vient d'être constituée, et des collaborations sur ce thème sont en cours avec le Japon et les Etats-Unis. Au plan national, un groupe de travail animé par M. Thierry Chambolle a remis en juin dernier au Gouvernement un rapport sur les nouvelles technologies de l'énergie. Un comité de coordination, représentant les ministères délégués à l'industrie et à la recherche, le ministère de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer ainsi que le ministère de l'écologie et du développement durable, est chargé d'étudier les recommandations du rapport et les modalités d'une mise en oeuvre rapide. Les programmes de recherche sur le stockage électrochimique de l'énergie et le développement de nouveaux couples électrochimiques ont été relancés, notamment par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, afin de déboucher sur des résultats exploitables à plus court terme.

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