Question de Mme DAVID Annie (Isère - CRC) publiée le 25/09/2003

Mme Annie David souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur la place accordée au génocide arménien dans le système éducatif de notre pays. La loi du 29 janvier 2001 (n° 2001-70), par laquelle " la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915 ", constitue une formidable avancée en faveur d'une reconnaissance plus large au plan international. Elle lui rappelle que les références au génocide arménien dans les manuels scolaires de première édités en 1997 et de troisième édités en 1999, régressent tout à la fois en quantité et en qualité par rapport à la période précédente de l'édition scolaire (1988-1994). Par ailleurs, l'enseignement du génocide dans les écoles primaires et dans les lycées se heurte à l'absence de son enseignement au sein des universités françaises. Aussi, elle lui demande s'il envisage une refonte des programmes scolaires afin que l'enseignement du génocide arménien soit traité comme il le mérite dans les manuels d'histoire, d'une part, et, d'autre part, quelles mesures il entend prendre pour que la recherche universitaire sur la question du génocide arménien se traduise dans les enseignements d'histoire contemporaine dispensés dans les universités, autorisant ainsi une transposition didactique sur le plan scolaire.

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Réponse du Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche publiée le 11/12/2003

L'enseignement de l'histoire est celui du temps long, celui de l'explication et des réponses de fond dont les élèves ont besoin. Au collège comme au lycée, les programmes nationaux d'enseignement de l'histoire et de la géographie doivent établir des choix cohérents afin que les élèves puissent accéder à une compréhension globale du monde dans lequel ils vivent : ces programmes ne fixent que le cadre général des thèmes à traiter. En classe de troisième de collège et de première de lycée, l'étude du xxe siècle est introduite à travers le thème " 1914-1945 : guerres, démocratie et totalitarisme ". Dans les documents d'accompagnement destinés à aider les enseignants à mettre en oeuvre ces programmes et publiés par la direction de l'enseignement scolaire, le génocide des Arméniens est explicitement mentionné dans l'approche historique d'un siècle marqué par la violence et le totalitarisme (Histoire et géographie, DESCO/CNDP, accompagnement des programmes de troisième, 1999, page 8. Accompagnement des programmes des classes de première des séries générales, 2003, page 27). En éducation civique, juridique et sociale, un thème de réflexion comme celui qui est proposé en classe terminale " La citoyenneté et les formes de mondialisation " peut permettre l'initiation des élèves aux problématiques du droit international et à la lecture des textes relatifs aux crimes de génocide à travers le cas de l'Arménie. Parmi d'autres, les manuels scolaires sont d'importants auxiliaires pédagogiques dont la responsabilité de choix revient, par tradition républicaine, aux enseignants et que les éditeurs ont entière liberté de concevoir et de rédiger : ils ont à coeur d'offrir une documentation de qualité. La République française a officiellement reconnu le caractère de génocide à la tragédie vécue par l'Arménie en 1915 : la connaissance et la compréhension de ce douloureux épisode de l'histoire contemporaine par les jeunes générations et le combat contre toute forme de négationnisme constituent un enjeu civique de la plus haute importance.

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