Question de M. SAUNIER Claude (Côtes-d'Armor - SOC) publiée le 08/05/2003

M. Claude Saunier attire l'attention de M. le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche sur la promotion, l'acquisition et la maîtrise de la langue allemande. La célébration en janvier 2003 du 40e anniversaire du traité de l'Elysée a été, entre autres, l'occasion d'émouvantes manifestations d'amitié et d'engagement pour chaque pays à promouvoir la langue du partenaire. Or, nous constatons que la mise en place de la carte des langues et des pôles va à l'encontre des objectifs déclarés. En effet la mise en oeuvre des pôles dans certains départements a pour conséquence la mort de l'allemand enseigné comme langue vivante 1. Il pense que la politique du " tout anglais " au détriment de l'allemand dès le CE 2 jusqu'en classe de quatrième, aura des conséquences néfastes multiples comme, par exemple, l'entrave, à terme, des échanges économiques avec notre premier partenaire ou le ralentissement de nos implantations sur le marché des pays de l'Est, surtout depuis l'élargissement de l'Europe (PECO). Il l'interroge donc pour savoir comment le Gouvernement compte maintenir les sections d'allemand là où elles existent, introduire les classes bi-langues et lancer une campagne d'information auprès des parents et des élèves.

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Réponse du Ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche publiée le 02/10/2003

La politique d'offre diversifiée et de continuité des apprentissages qui est conduite par le ministre de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche devrait permettre, en proposant aux élèves des parcours cohérents visant à la maîtrise d'au moins deux langues vivantes, de renforcer la position de l'allemand dans les académies (et les départements) où cette langue est actuellement en régression. L'application de cette politique implique au plan académique l'élaboration d'une carte des langues afin de proposer, en fonction des spécificités locales, une offre d'enseignement de langues, cohérente et rationnelle. De la même façon, des cartes départementales des langues sont mises en place, à partir des orientations retenues par le recteur, par les inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'éducation nationale. Elles visent à favoriser une plus grande diversification des langues étudiées et à garantir la continuité des apprentissages, tout en permettant une utilisation rationnelle des moyens. C'est ainsi que, pour maintenir l'enseignement de certaines langues malgré des effectifs faibles d'élèves, des pôles peuvent être créés dans les bassins de formation. Cette politique de pôles permet alors de pouvoir continuer à proposer aux élèves intéressés l'apprentissage de langues faiblement étudiées et donc de maintenir l'enseignement de ces langues. Avec l'entrée en application, à la rentrée 2002, des nouveaux programmes de l'école primaire et la généralisation progressive de l'enseignement obligatoire de la première langue vivante au cycle 3, c'est désormais l'étude de la langue débutée dans le primaire qui est poursuivie au collège. Il s'agit donc, en mettant en place des pôles, de créer les conditions indispensables pour assurer la poursuite de l'apprentissage et garantir la continuité entre l'école et le collège puis entre le collège et le lycée. Des mesures sont par ailleurs prises pour encourager la diversification. Dès la rentrée 2002, les collèges ont été invités à expérimenter en classe de sixième l'apprentissage d'une deuxième langue étrangère, avec une priorité donnée à l'anglais pour les élèves ne l'ayant pas étudié à l'école primaire. Cette expérience se poursuivra, en sixième ou en cinquième, au cours de la prochaine année scolaire et la perspective ainsi ouverte devrait représenter une incitation forte à un choix plus diversifié dans le primaire et permettre aux langues autres que l'anglais (dont l'allemand) de se renforcer. Enfin, dans le cadre de la coopération franco-allemande, des efforts sont régulièrement déployés en vue d'améliorer l'enseignement de l'allemand en France comme du français en Allemagne. La connaissance de la langue du partenaire permet, en effet, de favoriser les échanges économiques entre les deux pays et de les développer avec les pays d'Europe centrale et orientale. La célébration du quarantième anniversaire du traité de l'Elysée a représenté un moment important pour la relance de la coopération franco-allemande dans tous les domaines et, dans celui de l'enseignement, pour le renforcement de la diffusion des langues respectives. A l'occasion de cette commémoration, les ministres français et allemand chargés de l'éducation se sont engagés, dans le prolongement de la dynamique mise en oeuvre lors de la rencontre de Mayence de mai 2001, à développer des stratégies de valorisation de l'apprentissage de la langue du partenaire.

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