Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - UMP) publiée le 06/03/2003

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité sur la fixation pour 2003 des crédits pour le programme pluriannuel de médicalisation des établissements d'hébergemennt pour personnes âgées. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2003 (n° 2002-1487) du 20 décembre 2002 a fixé un objectif précis de signature de 1 800 conventions tripartites. Or les arbitrages gouvernementaux conduisent à considérer le programme pluriannuel de médicalisation des personnes âgées comme la variable d'ajustement, avec pour conséquences de donner le sentiment aux retraités présents et futurs d'une forme de renoncement de l'Etat à poursuivre le projet d'une prise en charge sanitaire correcte dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées ; et de décourager les professionnels qui se sont engagés dans les nombreuses évolutions que les pouvoirs publics leur ont demandé de mettre en oeuvre en matière de démarche qualitative et de prévention de la maltraitance. La Fédération hospitalière de France a ainsi proposé qu'une grande partie des 1 800 conventions tripartites annoncées en 2003 par la loi de financement de la sécurité sociale aient, faute de financement suffisant en 2003, une date d'effet fixée au 1er janvier 2004. En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte prendre pour revoir ces arbitrages et améliorer la vie quotidienne des 650 000 personnes âgées vivant en établissement.

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Réponse du Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité publiée le 19/06/2003

Le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité est particulièrement conscient des besoins des établissements qui hébergent les personnes âgées dépendantes (EHPAD). Tant le degré de dépendance accrue des personnes accueillies, le niveau des moyens en personnel aujourd'hui mobilisé, la nécessaire adaptation du cadre bâti mais surtout la qualité de l'accompagnement et des soins que nous devons à nos aînés justifient une attention et une vigilance particulières. Nous devons faire de cette politique une priorité de l'action publique. Le plan d'amélioration de la qualité et de médicalisation des EHPAD, qui demeure par bien des aspects encore trop complexe et parfois incompris, présente néanmoins de bons objectifs. Ces derniers visent, notamment, à promouvoir une démarche qualité au sein de chaque établissement et à réduire les inégalités entre établissements dans l'attribution des ressources. Cette réforme se traduit par une démarche partenariale et la conclusion de conventions tripartites entre les établissements, les départements et l'Etat. La signature de la convention déclenche l'octroi des crédits d'assurance maladie correspondant à la démarche qualité engagée par l'établissement. Cette politique, lancée en 1999, a été revue en 2001. Depuis son arrivée au Gouvernement, le ministre a poursuivi la démarche de conventionnement : 330 conventions ont été signées en 2000-2001, 1 112 en 2002, dont 400 au premier semestre et 700 au second semestre. Il entend prolonger ce processus de démarche qualité. C'est pourquoi une instruction ministérielle en date du 13 janvier 2003 a été diffusée à tous les acteurs pour lever certains obstacles qui pouvaient subsister dans les procédures et la méthodologie de conventionnement. De même, un objectif de conventionnement a été, formellement et pour la première fois, inscrit dans la loi de financement de la sécurité sociale. L'instruction budgétaire annuelle, qui vient d'être diffusée, précise les conditions de réalisation de cet objectif. Un tiers des conventions environ seront signées avec des établissements déjà médicalisés tels que les unités de soins de longue durée, pour lesquelles la démarche qualité nécessite d'être poursuivie. Pour un autre tiers, les conventions seront signées dès cette année avec effet au 1er janvier 2004 ainsi que le prévoit la réglementation en vigueur (art. 32 du décret du 26 avril 1999). Pour le solde, enfin, le financement sera imputé sur l'enveloppe dégagée en 2003. Après arbitrage, et utilisation des marges disponibles, celle-ci s'élève désormais à 80 millions d'euros. Globalement, l'objectif de 1 800 conventions fixé par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2003 peut ainsi être atteint. Au total, le Gouvernement s'est donné les moyens, dans un contexte particulièrement contraint, de poursuivre la médicalisation et donc l'augmentation des dotations des EHPAD afin d'améliorer les services aux personnes âgées et les conditions de travail de ceux qui les entourent chaque jour de leur dévouement. Le processus, loin d'être achevé, se poursuivra résolument avec le sens des responsabilités et des équilibres entre les besoins et les capacités financières disponibles.

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