Question de M. COLLIN Yvon (Tarn-et-Garonne - RDSE) publiée le 21/11/2002

M. Yvon Collin attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les difficultés que rencontrent les masseurs-kinésithérapeutes en matière d'assurance. En effet, certains de ces praticiens se sont dotés de compétences ostéopathiques ou manipulatives et ils ont acquis un savoir-faire garanti par plusieurs dizaines d'années d'expérience. Toutefois, en raison de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades qui reconnaît les ostéopathes et les chiropracteurs diplômés d'écoles, les assurances refusent d'assurer contre le risque de responsabilité civile professionnelle les kinésithérapeutes exerçant l'ostéopathie. Ces derniers qui ont depuis longtemps proposé l'ostéopathie comme outil thérapeutique se voient aujourd'hui pénalisés par défaut d'assurance alors que la réalité du terrain reconnaît leur compétence.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 19/12/2002

L'attention du ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées est appelée sur les inquiétudes des cliniques et des médecins au regard du désengagement des compagnies d'assurances du marché de la responsabilité civile médicale. Le ministre est conscient de la situation d'incertitude ainsi créée pour les établissements et les professionnels de santé. Le retrait des assureurs du marché de la responsabilité civile médicale réside dans la situation extrêmement instable du marché de la responsabilité civile dans son ensemble, créée par l'impossibilité de limiter dans le temps la garantie contractuelle dans une police d'assurance de responsabilité civile, en application d'une jurisprudence concordante du Conseil d'Etat et de la Cour de cassation. Préoccupé par cette situation, le Gouvernement a largement consulté les représentants du système de soins, les assureurs et les associations de malades dans l'objectif de préserver le bon fonctionnement de ce système. A ce jour, le Gouvernement estime nécessaire l'instauration d'une base légale pour autoriser les clauses limitant dans le temps les garanties des contrats de responsabilité civile médicale, sans remettre pour autant en cause le niveau de garantie des victimes. Une table ronde associant l'ensemble des parties a validé ces orientations sur la base desquelles des dispositions législatives ont été définies. Une proposition de loi a ainsi été déposée le 25 octobre dernier par M. Nicolas About, président de la commission des affaires sociales au Sénat. Elle a été adoptée le 12 novembre dernier et devrait être examinée à l'Assemblée nationale le 18 décembre prochain. D'ores et déjà, un pool de coassurance est en cours de constitution pour assurer une couverture assurancielle à l'ensemble des établissements et des professionnels au 1er janvier prochain.

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