Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - RPR) publiée le 05/09/2002

M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur la situation démographique préoccupante des ophtalmologistes en France. En même temps que les besoins de soins augmentent (apparition de nouveaux moyens préventifs et thérapeutiques, vieillissement de la population, etc.), le nombre d'ophtalmologistes diplômés décroît chaque année, par l'effet conjugué de l'instauration de l'internat comme seule voie d'accès à la spécialité et de la diminution programmée du nombre des postes de formateurs. Dans certaines régions, le nombre de postes d'internes mis au concours en ophtalmologie a été divisé par deux, et les effets de la pénurie commencent à se faire ressentir par des délais d'attente pour l'obtention d'un rendez-vous et des difficultés croissantes à assurer les gardes et la réponse aux urgences. En conséquence il lui demande quelles mesures le Gouvernement compte mettre en oeuvre pour augmenter de manière conséquente le nombre de postes d'internes formateurs en ophtalmologie mis au concours d'ici à trois ans, soit pour la rentrée 2003.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 24/10/2002

L'ophtalmologie, dont les effectifs sont passés de 3 648 au 1er janvier 1984 à 5 269 au 1er janvier 2000, soit une augmentation d'un peu plus de 43 % en seize ans, est l'une des spécialités médicales qui ont bénéficié de la forte augmentation des spécialistes. Les effets du numerus clausus, relativement bas jusqu'en 1998 (3 583 postes), et les ajustements techniques nécessaires entre spécialistes et omnipraticiens et entre les 38 spécialités médicales dans lesquelles sont actuellement formés les internes, vont faire baisser les effectifs des ophtalmologistes à 5 017 en 2005. Néanmoins, cette légère baisse des effectifs n'affectera pas le rang européen de la France qui, avec un taux global de 8,95 ophtalmologistes pour 100 000 habitants en 1998, se situait au même niveau que l'Italie (9/100 000 h) et la Belgique (8,82/100 000 h), mais nettement au-dessus de l'Allemagne (7,6/100 000), de la Suède (6,4/100 000 h) ou la Suisse (7,12/100 000 h). Tous les pays européens, dont la montée démographique forte des années 70 est similaire à celle observée en France, connaîtront une baisse démographique souvent plus importante. Il est vrai que des déficits d'ophtalmologistes peuvent apparaître d'ores et déjà dans certaines zones géographiques compte tenu notamment de la libre installation des médecins en France. Face à ces déficits et à la baisse démographique inéluctable et prévisible qui touchera l'ensemble du corps médical français et qui se situera vraisemblablement entre - 15 % et - 20 % à l'horizon 2020, le Gouvernement a confié une " mission sur la démographie médicale " au doyen de la faculté de médecine de Marseille, le professeur Yvon Berland. La mission devrait rendre ses travaux d'ici le 15 novembre 2002. Elle devrait faire des propositions sur l'organisation de l'exercice des médecins et des différentes professions de santé pour garantir à la population un accès satisfaisant aux professions de santé. Par ailleurs, des discussions sont en cours, avec l'ensemble des professionnels de santé intervenant dans le diagnostic et la correction des troubles de la vision de manière à envisager dans quelles conditions l'accès aux soins pourrait être garanti à tous les patients sur l'ensemble du territoire.

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