Question de Mme PRINTZ Gisèle (Moselle - SOC) publiée le 25/07/2002

Mme Gisèle Printz appelle l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur les prévisions alarmantes de l'ONU quant à l'extension de l'épidémie de sida (syndrome immunodéficitaire acquis) dans le monde. En effet, selon un rapport rendu public à la veille de la conférence mondiale de Barcelone sur le sida, 68 millions de décès sont attendus d'ici à 2020 dans les 45 pays les plus touchés, ceux-ci ayant déjà vu mourir 13 millions de leurs ressortissants. Le désastre est sans commune mesure avec ceux que l'humanité a connu. Pourtant, les agences de l'ONU affirment qu'un ensemble d'interventions permettrait d'éviter des dizaines de millions de nouvelles infections chez les adultes. En effet, des traitements existent, qui, à défaut de pouvoir guérir la maladie, permettent de la stabiliser et de donner une espérance de vie proche de la normale. Malheureusement les traitements restent hors de portée de la majorité des séropositifs de par leur coût ; ainsi, sur 95 % des personnes porteuses du VIH qui vivent dans les pays pauvres, seulement 4 % bénéficient de soins adaptés. En fait, seule une aide massive des pays riches leur permettrait d'y avoir accès. Aussi, elle lui demande si le Gouvernement entend prendre des mesures significatives en faveur des pays du tiers monde, de nature à lutter contre cette pandémie. Par ailleurs, elle souhaite savoir quels seront les moyens mis en oeuvre sur le plan national, notamment au titre de la prévention auprès des jeunes.

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Réponse du Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées publiée le 24/04/2003

Le Gouvernement français s'est investi dans l'aide aux pays du tiers monde pour la lutte contre le VIH/sida au travers du programme de coopération " Ensemble pour une solidarité thérapeutique en réseau (ESTHER) " qui prévoit des échanges de pratiques et de personnels entre des hôpitaux français et des hôpitaux de ces pays. Il joue un rôle important en matière de coopération bilatérale et au sein du fonds mondial de lutte contre le sida. Au niveau national, le plan triennal de lutte contre le VIH/sida 2001-2004, prévoit un renforcement des mesures de prévention de cette infection sexuellement transmissible auprès des populations prioritaires compte tenu de la dynamique épidémique, notamment les homosexuels masculins et les personnes migrantes. La campagne de décembre 2002, destinée au tout-public, soulignait l'intérêt de connaître son statut sérologique et celui de son partenaire. Elle s'adressait particulièrement aux populations prioritaires et aux jeunes, afin de les inciter à adopter des comportements de prévention vis-à-vis des risques sexuels en les responsabilisant. Depuis plusieurs années, des actions d'éducation à la sexualité et à la vie sont menées en milieu scolaire. Réservées aux élèves des collèges, elles ont été récemment étendues aux lycéens à la suite de la loi relative à la contraception. Ces formations ont lieu dans les établissements de l'éducation nationale et de l'enseignement agricole. En 2002, les services du ministre de la santé en lien avec l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) ont réalisé un livret d'information sur les infections sexuellement transmissibles à destination de jeunes de quinze à dix-huit ans. En 2003, le programme de travail de l'INPES comporte des actions de communication tout-public qui s'adresseront notamment aux jeunes. Il est également prévu d'améliorer l'accessibilité aux préservatifs. Enfin, les actions en partenariat avec l'éducation nationale dans la perspective d'une approche globale des questions liée à la sexualité, à la transmission des infections sexuellement transmissibles et à la contraception seront développées.

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