Question de M. PEYRAT Jacques (Alpes-Maritimes - RPR) publiée le 24/01/2002

M. Jacques Peyrat souhaite relayer auprès de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche l'inquiétude des exploitants agricoles concernant la disparition des postes de recherches sur le Phoma tracheiphila, plus communément appelé le " mal'Secco ", champignon redoutable, qui connaît un important développement et occasionne de forts dégâts dans les cultures d'agrumes, activité économique notable du bassin méditerranéen. Suite à de nombreuses recherches entreprises par la profession avec l'aide du conseil général des Alpes-Maritimes et du conseil régional PACA, ayant d'ailleurs permis des avancées en la matière, il est apparu que ce ravageur avait atteint la Corse, considérée jusqu'à présent comme saine et qui servait de point d'approvisionnement à partir de ses pépinières pour l'ensemble du territoire. Malheureusement, les deux phytopathologistes travaillant sur les agrumes, l'un à l'INRA (Institut national de la recherche agronomique) de Corse et l'autre à l'INRA d'Antibes vont cesser leurs missions suite à un changement d'activités et à un départ à la retraite. Aucun remplaçant n'ayant été prévu, les travaux engagés ne pourront donc plus être poursuivis et ce champignon continuera à dévaster ces cultures. Or, l'agrumiculture est une activité phare des Alpes-Maritimes participant aussi à son attrait touristique. Aussi, compte tenu de son poids économique dans les Alpes-Maritimes et s'agissant également d'une activité importante dans le Var et dans de nombreux départements d'outre-mer, il est nécessaire que les postes d'interlocuteurs phytopathologistes spécialisés dans les agrumes soient maintenus. En conséquence, il souhaite savoir si le Gouvernement entend préserver ces postes et les solutions qu'il envisage de prendre afin de régler au plus vite cette situation

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Réponse du ministère : Agriculture publiée le 11/04/2002

Les agrumes représentent une des richesses importantes de notre patrimoine, tant au point de vue culturel qu'économique. La France détient notamment une très importante collection de variétés d'agrumes. Il convient donc de prendre toutes les mesures appropriées pour préserver cette richesse biologique et pour limiter les effets préjudiciables des maladies pour les producteurs de cette filière. Or, actuellement, le champignon mal Secco est susceptible de la mettre en péril et représente une menace importante dans le sud-est de la France. Ce champignon, classé comme organisme de quarantaine dans l'arrêté du 2 septembre 1993 relatif aux exigences sanitaires des végétaux, produits végétaux et autres objets, peut provoquer des dégâts importants. A ce titre, il fait l'objet de mesures de contrôle sur les végétaux d'agrumes mis en circulation, de façon à apporter des garanties phytosanitaires suffisantes pour éviter sa dissémination sur le territoire. En complément de ces contrôles, réalisés sous la responsabilité des directions régionales de l'agriculture et de la forêt, il est nécessaire que des travaux scientifiques soient poursuivis afin de mieux maîtriser cette maladie. Cependant, les chercheurs en charge de ce sujet, à l'INRA et au CIRAD, sont amenés à modifier ou à cesser leurs activités, et la poursuite des études sur cette maladie par ces organismes de recherche n'est pas actuellement prévue. Le ministère de l'agriculture et de la pêche, en charge de la tutelle de l'INRA et du CIRAD, appellera l'attention de ces organismes afin que des solutions soient recherchées pour que les préoccupations en matière de suivi des recherches dans ce domaine puissent être prises en compte dans les années à venir.

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