Question de M. HÉRISSON Pierre (Haute-Savoie - UC) publiée le 25/10/2001

M. Pierre Hérisson appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur l'enseignement de l'histoire et de la géographie dans les classes de première et de terminale scientifiques. En effet, malgré un certain nombre de déclarations tendant à rassurer le monde enseignant sur l'attachement du ministère de l'éducation nationale à cet enseignement, les faits démontrent que les heures consacrées à ces matières ne cessent de diminuer dans le temps, passant de quatre heures jusqu'en 1992 à trois heures, puis deux heures avec une demi-heure dédoublée en 2001 pour les filières scientifiques. La spécialisation est peut-être souhaitable mais les événements actuels nous démontrent, s'il le fallait, que ces matières sont indispensables à la qualité de l'enseignement de nos élèves, à leur bonne connaissance de notre société dans ses dimensions les plus essentielles et à sa compréhension. En outre, on note que bon nombre d'entre eux, sortant pourtant de classes scientifiques, ne suivent pas cette voie et s'orientent à la sortie du lycée vers des études de droit, d'économie, de carrières sociales ou de sciences politiques, métiers qui nécessitent de maîtriser les matières précitées. Aussi, il lui demande quelles mesures il envisage de prendre pour garantir que les élèves, citoyens de l'Europe, recevront bien tous dans des temps d'enseignement adaptés les éléments indispensables à leur connaissance générale du monde qui les entoure, éléments qui développeront leur esprit critique et les amèneront par là même à une plus grande autonomie au sein de notre société.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 28/03/2002

Le ministre de l'éducation nationale est particulièrement attaché à garantir une égale dignité ainsi que des débouchés valorisants à toutes les séries, quelle que soit le domaine de connaissance qui les caractérise. La hiérarchie instaurée de fait depuis quelques années en faveur de la série scientifique S a créé une situation de déséquilibre aboutissant à une dévalorisation des autres séries. Les effets pervers de ce système conduisaient, d'une part, à orienter vers la série scientifique de bons élèves - notamment " littéraires " - n'ayant pas de prédispositions particulières pour les sciences et, d'autre part, à un essaimage des bacheliers scientifiques vers des poursuites d'études supérieures non scientifiques au détriment des bacheliers possédant un profil plus adapté à ces formations. C'est pourquoi la réforme des lycées, mise en place depuis la rentrée 1999 en classe de seconde, a eu pour principal objectif de rééquilibrer le dispositif des séries en marquant mieux leur spécificité par le renforcement des matières dominantes au sein de chacune d'entre elles. En série scientifique, cela se traduit par une plus grande priorité donnée aux matières scientifiques, et notamment aux sciences expérimentales. On peut par ailleurs remarquer que la part des disciplines non scientifiques est loin d'être négligeable puisqu'elle représente environ de 40 à 45 % de l'horaire global des élèves de cette série en classe de première et terminale. C'est dans ce contexte qu'il convient d'apprécier la légère diminution des horaires d'histoire-géographie en série S. Cette mesure ne porte par ailleurs aucunement atteinte à la formation générale des élèves de cette série. Les programmes de cette discipline ont été recentrés sur l'essentiel et l'épreuve au baccalauréat donne lieu à des sujets spécifiques adaptés à l'enseignement et aux horaires dispensés dans cette série. De plus, l'introduction d'un enseignement d'éducation civique, juridique et sociale obligatoire depuis la rentrée 2000 en classe de première et 2001 en classe terminale est de nature à favoriser l'apprentissage de la citoyenneté, élément constitutif d'une culture commune à tous les lycéens.

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