Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 20/09/2001

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur l'article paru à la page 23 du quotidien Le Figaro du 19 mars 2001 dans lequel il est indiqué que le président de la Ligue nationale contre le cancer " plaide pour que les jeunes médecins ne soient pas seulement recrutés à partir des sciences dures, mais aussi des sciences humaines " et s'interroge sur le sujet : " car si le savoir s'apprend, le savoir-faire aussi, quid du savoir-être ? " Il souhaiterait connaître la réponse qu'elle peut apporter à cet éminent professeur en médecine et savoir si elle n'estime pas souhaitable que les médecins apprennent des techniques de communication qui leur permettraient d'aiguiser leur capacité d'écoute et de trouver les mots justes pour annoncer un diagnostic lourd et des complications avec humanité.

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Réponse du ministère : Emploi publiée le 24/01/2002

L'exercice de la médecine suppose pour la prise en charge des malades une bonne relation médecin malade. C'est pourquoi, dès le premier cycle, l'étudiant reçoit une formation à la psychologie. En effet, l'enseignement du PCEM 1 (première année du premier cycle des études médicales) comprend huit orientations thématiques dont une intitulée " sciences humaines et sociales ". Son contenu aborde notamment les aspects d'anthropologie et d'ethnologie, de connaissance de soi-même, et d'appréhension de l'autre, de sociologie, de psychologie sociale. Le concours de fin d'année de PCEM 1 renforce la place de cette orientation thématique en lui consacrant un coefficient qui ne peut être inférieur à 20% des coefficients (arrêté du 18 mars 1992 modifié, art. 14). L'étudiant de premier cycle peut ensuite compléter sa formation par un enseignement optionnel concernant les techniques d'expression et de communication. En ce qui concerne le programme du deuxième cycle des études médicales, celui-ci a été récemment entièrement révisé, et publié par arrêté du 10 octobre 2000. Ce nouveau programme, organisé en 11 modules qui doivent être validés séparément, comprend un premier module dénommé " apprentissage de l'exercice médical " dont les objectifs généraux sont ainsi définis : " L'étudiant doit apprendre à maîtriser la relation médecin malade et sa différence dans la maladie aiguë grave et dans la maladie chronique. Il doit savoir communiquer et justifier sa démarche diagnostique et thérapeutique en s'appuyant sur les données actuelles de la science. Il a une obligation d'autoformation grâce à la recherche documentaire, à l'analyse critique et à l'apprentissage de résolution de problèmes. Cette attitude professionnelle dont l'étudiant doit connaître les aspects médicaux légaux, doit respecter la déontologie et le droit des malades ". Par ailleurs, parmi les autres modules et plus particulièrement dans le module 6 " douleur-soins palliatifs-accompagnement ", il est rappelé dans les objectifs généraux l'importance de l'écoute et de la prise en charge des souffrances physiques et morales des malades. Le troisième cycle des études médicales approfondit ces enseignements et renforce la professionnalisation du futur médecin, que son choix le conduise vers une formation de généraliste ou de spécialiste.

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