Question de M. FOUCAUD Thierry (Seine-Maritime - CRC) publiée le 24/05/2001

M. Thierry Foucaud rappelle à Mme le garde des sceaux, ministre de la justice, que la loi nº 2000-516 du 15 juin 2000 traitant, entre autres, de la présomption d'innocence et des droits des victimes d'infractions pénales permet à certaines catégories d'associations de se porter partie civile. Elle reconnaît cette possibilité à trois types d'associations. Il s'agit de celles se consacrant à la lutte contre les sectes, à l'aide aux victimes ou bien encore à celles dont la vocation est l'action contre la discrimination en raison du sexe ou des m urs. Les organisations dont l'objet est le soutien aux personnes victimes de handicap semblent avoir été omises de ce texte. Or il est avéré que vivre avec un handicap est souvent synonyme de discrimination ou de différentes formes d'exclusion. Il lui demande s'il serait possible d'adjoindre ce dernier type d'associations à la liste de celles déjà retenues dans la loi précitée.

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Réponse du ministère : Justice publiée le 05/07/2001

La garde des sceaux, ministre de la justice, porte à la connaissance de l'honorable parlementaire que, depuis plusieurs années, soucieux de garantir un plus large accès aux juridictions à des associations poursuivant des objectifs d'intérêt public, le législateur leur a, pour certaines infractions, conféré les droits reconnus à la partie civile et a modifié en ce sens le code de procédure pénale : la loi n° 2000-516 du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innoncence et les droits des victimes a ainsi ouvert cette possibilité aux associations luttant contre les mouvements sectaires (article 2-17 du code de procédure pénale) et a accru le nombre de cas de recevabilité des associations de lutte contre les discriminations fondées sur le sexe ou les moeurs (article 2-6, alinéa 3, du code de procédure pénale), de même qu'elle a ouvert le droit aux associations défendant ou assistant les victimes d'accidents du travail ou de maladies professionnelles, qui peuvent être reconnues comme handicapées, d'agir pénalement pour certaines infractions commises à l'occasion d'une activité professionnelle (article 2-18 du code de procédure pénale) ; s'agissant plus particulièrement des associations qui, par leurs statuts, défendent ou assistent les personnes handicapées, la loi n° 90-602 du 12 juillet 1990, la loi n° 91-663 du 13 juillet 1991 et la loi n° 92-1336 du 16 décembre 1992 ont introduit puis modifié l'article 2-8 du code de procédure pénale : dans sa rédaction actuelle, celui-ci prévoit que ces associations, déclarées depuis au moins cinq ans à la date des faits, peuvent, avec l'accord de la victime ou de son représentatnt légal, exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne d'une part les discriminations prévues aux articles 225-2 et 432-7 du code pénal et précisément fondées sur le handicap et d'autre part les infractions relatives à l'accessibilité des locaux d'habilitation, des lieux de travail et des installations recevant du public, prévues à l'article 111-7 du code de la construction et de l'habitation et réprimées à l'article 152-4 du même code. Ce dispositif légal, déjà ancien en ce qui concerne l'article 2-8 du code de procédure pénale, paraît de nature à fournir aux associations précitées les moyens juridiques de leur action au service des personnes présentant un handicap.

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