Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 24/05/2001

M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'article intitulé " La diplomatie européenne lapidée par un institut anglais " publié dans l'édition du 17 mai 2001 du quotidien Libération. Il résume la position prise par un institut britannique reconnu qui s'est penché sur l'activité récente de la diplomatie européenne. D'une manière générale, cet institut reproche à l'Union européenne un manque d'efficacité. Est cité le cas de la Corée. L'institut explique que l'Union " s'est empressée de s'interposer entre les deux Corées pour occuper le vide laissé par le désengagement des Etats-Unis mais sans avoir la moindre idée d'une solution ". L'accusation est grave. Il lui demande quelle réplique il pourrait apporter " en défense " sur ce reproche concernant la Corée.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 26/07/2001

L'Union européenne est active depuis plusieurs années déjà dans la péninsule coréenne. Elle a ainsi adhéré en 1997 à la KEDO (Korean Energy Development Organization), par l'intermédiaire d'Euratom, apportant une contribution de 75 millions d'euros jusqu'à l'année 2000. Elle figure parmi les plus gros contributeurs en matière d'aide humanitaire et alimentaire. Elle a instauré un dialogue politique informel avec la Corée du Nord en 1998. Le Conseil a adopté en juillet 1999 des conclusions qui soulignent la volonté d'un engagement plus actif dans la péninsule coréenne. Les évolutions que celle-ci a connues, en particulier la tenue du premier sommet intercoréen les 13 et 14 juin, ont permis à l'Union européenne de renforcer son rôle de soutien à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans la péninsule. Le Conseil affaires générales a ainsi adopté le 20 novembre 2000 les " lignes d'action de l'UE vis-à-vis de la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) ". L'objectif est de doter l'Union européenne d'une politique cohérente à l'égard de la Corée du Nord, fondée sur des paramètres communs : la poursuite effective par Pyongyang du rapprochement amorcé par la Corée du Sud et le respect des engagements pris à l'égard de ce pays ; un comportement responsable en matière de non-prolifération nucléaire et balistique, en particulier le respect par la République populaire démocratique de Corée des engagements contractés dans le cadre du traité de non-prolifération (TNP), la signature et la ratification du traité d'interdiction complète des essais nucléaires (Tice), l'adhésion aux autres régimes de non-prolifération et la cessation de ses activités, notamment d'exportation, dans le domaine des missiles et des technologies de missiles ; l'évolution de la situation des droits de l'homme, notamment le respect des pactes des Nations unies relatifs aux droits de l'homme ; l'accès de la population à l'aide extérieure et la possibilité pour les ONG étrangères de travailler en RPDC dans des conditions satisfaisantes. L'UE considère que le développement de ses relations avec la RPDC doit intervenir au vu des réponses significatives apportées par Pyongyang à ces préoccupations. Le récent Conseil européen de Göteborg a confirmé cette approche. Dans le prolongement de cet engagement, une mission à haut niveau de l'Union européenne, conduite par M. Persson, s'est rendue dans la péninsule coréenne du 2 au 4 mai 2001. Cette mission a permis d'obtenir notamment la confirmation du moratoire sur les essais de missiles jusqu'en 2003. Les Etats-Unis ont été informés. Ils apprécient le rôle joué par l'Union européenne dans la péninsule. Cet engagement actif de l'Union européenne, à la faveur des évolutions qui ont eu lieu dans la péninsule coréenne, est conçu comme complémentaire du rôle des principaux acteurs de la région : Corée du Sud, Etats-Unis et Japon et se fait en totale transparence avec ceux-ci. L'Union européenne n'entend pas pour autant se substituer à eux.

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