Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 26/04/2001

M. René Trégouët rappelle à l'attention de M. le ministre des affaires étrangères les prévisions publiées le 11 avril dernier par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation. Cette organisation s'attend à ce que, courant 2001-2002, plus de soixante millions de personnes dans le monde soient affectées par des crises alimentaires persistantes et d'intensité diverse du fait des catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme. Les pays membres les plus riches de cette organisation, dont la France, entendent-ils réagir afin d'éviter autant que possible la réalisation de ces prévisions ?

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 14/06/2001

Les pays développés participent à la lutte contre la faim dans le monde, sur le plan multilatéral, au moyen essentiellement de deux organisations internationales : l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (OAA/FAO, dont la France est le quatrième contributeur après les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Ces pays sont pleinement conscients de l'ampleur de la tâche et se sont donnés pour objectif de garantir la sécurité alimentaire, définie comme l'accès à tous, à tout moment, à une nourriture suffisante et adéquate pour mener une vie saine et active. Lors du sommet mondial de l'alimentation en 1996, la communauté internationale avait proclamé sa volonté de réduire de moitié le nombre des personnes sous-alimentées dans le monde d'ici 2015, c'est-à-dire diminuer de 800 à 400 millions le nombre d'individus souffrant de la faim. Devant le caractère encore trop lent des progrès obtenus jusqu'ici, le directeur général de l'OAA (M. Jacques Diouf) a invité les chefs d'Etat et de gouvernement à une conférence d'évaluation des résultats obtenus depuis 1996, qui aura lieu à Rome en novembre 2001. Le Président de la République a donné son accord de principe à M. Diouf, lors de la visite de celui-ci à Paris en mars dernier, et l'a assuré que les services français concernés apporteraient toute l'aide nécessaire à l'OAA pour la préparation de cette conférence. La France estime en effet que la lutte contre la faim dans le monde est un élément, voire un préalable indispensable, de l'éradication de l'extrême pauvreté. Elle soutient ainsi fortement la présidence italienne dans sa volonté d'inclure le thème de la sécurité alimentaire à l'ordre du jour des discussions du sommet du G8 à Gênes. Parallèlement à cette action en profondeur d'aide au développement rural et agricole, les pays développés participent, sur une base volontaire, mais de façon croissante, aux interventions du PAM en matière d'aide alimentaire d'urgence. La guerre et la sécheresse sont les deux causes principales de la famine dans le monde et les crises alimentaires se sont développées ces dernières années en Afrique, mais aussi en Asie ou en Amérique latine. Le total des contributions reçues par le PAM (1,7 milliard de dollars en 2000) augmente ainsi de plus de 10 % chaque année depuis 1998. Les pays donateurs, dont la France (qui a versé plus de 26 millions de dollars au PAM en 2000), entendent par ailleurs favoriser l'amélioration des capacités d'intervention de ces organisations, tant en termes de rapidité que de précision d'intervention, afin de soulager en premier lieu les populations les plus vulnérables. La France milite en outre pour que soit mieux définie la notion dite de " post-urgence ", c'est-à-dire la période de reconstruction faisant suite à une crise au cours de laquelle les populations sont encore dépendantes de l'aide extérieure pour subvenir à leurs besoins alimentaires. La France a ainsi entamé des discussions avec le PAM pour la négociation d'un accord-cadre sur ces questions dans le but de rendre à la fois plus visible et plus efficace notre action en matière d'aide alimentaire.

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