Question de M. MURAT Bernard (Corrèze - RPR) publiée le 06/04/2000

M. Bernard Murat attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur le dépistage du cancer colorectal. On estime à 33 000 le nombre de nouveaux cancers colorectaux diagnostiqués annuellement en France. C'est le deuxième cancer chez la femme après le cancer du sein. Un Français sur 25 en est atteint au cours de sa vie et le nombre de décès par cancer du colon est en France de 15 000 par an. Le " plan Cancer " qu'elle a présenté le 1er février dernier renvoie le dépistage du cancer colorectal à une date inconnue. Or, on sait que le dépistage individuel et familial des sujets à haut risque est efficace et utile. On sait aussi que, sous certaines conditions, le dépistage de masse en deux temps, commençant par le test Hémoccult, permet de diminuer la mortalité. Il lui rappelle que toute inertie de l'Etat en matière de dépistage d'un cancer, favorise considérablement l'extension de la mortalité par cancer. Enfin, le dépistage du cancer du colon constitue pour la France une occasion de rejoindre, sur ce point, les pays avancés en matière de gestion de leur système de santé. C'est pourquoi, il lui demande la mise en oeuvre rapide d'un dépistage, simple et peu coûteux, dont le Gouvernement a reconnu lui-même la capacité à diminuer la mortalité.

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Réponse du ministère : Santé publiée le 07/09/2000

Réponse. - Le cancer colorectal constitue un véritable enjeu de santé publique et le dépistage, permettant un diagnostic précoce, doit permettre d'en diminuer la mortalité. Il s'agit d'une priorité du plan gouvernemental du lutte contre les cancers annoncés le 1er février 2000 par la secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés. Depuis deux ans, dans le domaine du dépistage, le Gouvernement a mis en place différentes mesures. Les dispositions adoptés dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999 permettant de définir les conditions d'un dépistage, en garantissant l'égal accès de tous sur l'ensemble du territoire, la qualité des actes réalisés dans ce cadre et leur gratuité. Deux décrets signés le 2 juin dernier suppriment la participation des assurés aux frais de dépistage réalisés dans ce cadre. Pour le dépistage du cancer colorectal, un groupe technique rattaché au directeur général de la santé, mis en place en 1999, a été chargé d'établir le cahier des charges de ce dépistage. Ce groupe a terminé son travail à la fin de 1999. Ses recommandations rejoignent le travail réalisé par la Société française de gastro-entérologie, qui a également remis ses propositions au Gouvernement au mois de mars 2000. Lors du dernier comité de suivi du plan national de lutte contre le cancer, le 30 mai 2000, en se fondant sur ces travaux, les prochaines étapes ont été définies avec les professionnels. Elles sont constituées par la mise en place de comités régionaux de pilotage du dépistage du cancer colorectal et de structures départementales de gestion permettant de suivre la réalisation du dépistage par test Hémocult II $RR, tous les deux ans, chez les personnes âgées de 50 à 74 ans. Dès cette année, plusieurs départements vont s'engager dans cette démarche, ainsi que l'ensemble des professionnels, médecins généralistes, pharmaciens, médecins spécialistes.

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