Question de M. RENAR Ivan (Nord - CRC) publiée le 03/02/2000

M. Ivan Renar attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la fermeture prochaine de FIP-Lille. En effet, comme six autres stations régionales en France FIP-Lille est menacée de fermeture dans le cadre d'une réorganisation interne de Radio France. Deux raisons essentielles motivent cette décision : la volonté de libérer la fréquence pour lancer une nouvelle radio 12-25 ans " Mouv " et une audience jugée trop faible. Les arguments sont contestés par les animateurs et auditeurs de FIP-Lille car l'audience est loin d'être la plus mauvaise. Au demeurant, la mesure d'audience doit-elle être un critère principal de régulation du service public audiovisuel ? La volonté de ce même service public d'investir dans des radios tournées vers les jeunes est saluée, pour autant faut-il que cela se fasse au détriment de ce qui existe ? Est-il envisageable d'étendre le périmètre du service public ? La décision prise contre une radio de qualité, appréciée des auditeurs, partenaire efficace de la vie culturelle et associative locale, est plus comprise comme une réduction des activités décentralisées de Radio France. En conséquence, il tient à lui faire part du mécontentement existant face à cette décision et lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'elle compte prendre afin de favoriser le maintien de FIP-Lille.

- page 358


Réponse du ministère : Culture publiée le 09/03/2000

Réponse. - L'honorable parlementaire a voulu appeler l'attention de la ministre de la culture et de la communication sur l'avenir de la diffusion des programmes de FIP du réseau Radio-France, et notamment, celui de Lille. Il est vrai que le président de l'entreprise a, depuis quelques semaines, fait part des grandes lignes de l'orientation stratégique qu'il entend tracer à Radio-France pour les prochaines années, tout particulièrement en matière de diffusion locale des différentes antennes du groupe. Une des orientations annoncée par le président de Radio-France est de renforcer la composition de l'offre locale, qui a très peu évolué depuis plus de dix ans et nécessite une adaptation aux changements sociologiques et démographiques que connaît chacune des régions de notre pays. Dans cette optique, il est souligné que, si FIP est une réussite incontestable, les résultats de son audience sont très variables selon les bassins de population, montrant par là que le service apporté aujourd'hui par FIP peut être localement amélioré en faisant évoluer la nature de l'offre locale de programmes de Radio-France. En conséquence, Radio-France étudie actuellement une redistribution des fréquences qui lui sont allouées pour assurer, dans chaque zone géographique actuellement desservie par le service public radiophonique, une offre qui associera des programmes actuellement diffusés par les FIP, Radio-Bleue et les antennes locales de Radio-France. De la sorte, les programmes FIP, qui sont élaborés depuis Paris et diffusés à l'identique dans les bassins de diffusion de cette antenne, conserveront cette même présentation. Les informations pratiques - circulation routière, météo, offres d'emploi, informations associatives - et les informations culturelles ou de loisirs continueront à être proposées aux auditeurs, quel que soit le format futur des antennes locales de Radio-France. Ainsi, à Lille comme dans le reste du pays, il serait possible d'offrir aux auditeurs des programmes mieux adaptés au contexte régional et non plus seulement une offre éditoriale élaborée au seul niveau parisien. Par ailleurs, les indications données par le président de Radio-France doivent être examinées par les administrations en charge de la tutelle, puis faire l'objet d'un vote favorable du conseil d'administration avant de pouvoir être traduites dans les faits. Ces débats permettront de vérifier que les orientations, pour l'heure en cours de définition par l'entreprise, assureront aux auditeurs de Radio-France non seulement le maintien de la qualité, mais aussi l'amélioration du contenu des programmes qui leur seront offerts par le service public. Cette procédure sera conduite dans la perspective des futurs contrats d'objectifs et de moyens inscrits dans le projet de loi relatif à l'audiovisuel en cours d'examen par le Parlement, qui doivent constituer un outil de programmation stratégique, sur cinq ans, de l'exécution des missions de service public assignées aux entreprises audiovisuelles du secteur public.

- page 864

Page mise à jour le