Question de M. TRÉGOUËT René (Rhône - RPR) publiée le 27/01/2000

M. René Trégouët attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur les récents progrès accomplis dans la thérapie contre la cécité. Une équipe de chercheurs américains de l'institut Dobelle vient en effet de mettre au point un appareil permettant aux aveugles de voir, même si c'est une vision encore très imparfaite. " Le système repose sur une caméra miniature montée sur une paire de lunettes et couplée à un détecteur de distance à ultrasons envoyant des données à un ordinateur portatif d'un poids approximatif de cinq kilos. Un logiciel simplifie l'image en accentuant les contours des objets et en éliminant les détails qui la surchargent. Cette information est ensuite répartie entre plusieurs dizaines d'électrodes qui entrent dans le cerveau, sur le cortex visuel, qu'ils stimulent à l'aide de petites décharges électriques. Elles amènent le patient à voir les contours en noir et blanc, ce qui s'avère suffisant pour saisir des objets ou s'orienter dans des lieux publics. " Devant la formidable perspective ouverte par cette avancée, il lui demande en conséquence de bien vouloir lui faire un point des travaux et résultats de la recherche publique française en ce domaine.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 16/03/2000

Réponse. - Les travaux réalisés par une équipe de l'Institut Dobelle portent sur la mise au point d'un dispositif portable de " vision artificielle ", comprenant une caméra vidéo, un ordinateur et une plaque métallique supportant 68 électrodes posées à la surface du cortex visuel. Les images captées par la microcaméra sont traitées par l'ordinateur et les signaux extraits sont adressés aux électrodes. Les résultats obtenus, même s'ils sont spectaculaires, sont extrêmement loin d'une restitution de la vue. Des perfectionnements sont possibles, mais les améliorations des résultats seront probablement limitées du fait de l'extrême complexité du traitement du signal réalisé entre la rétine et le cortex. D'autres voies de recherche sont peut-être plus prometteuses, en particulier celles qui mettent en jeu des techniques thérapeutiques via la rétine (prothèses rétiniennes). Il ne faut évidemment pas négliger toutes les recherches portant sur la physiopathologie des maladies responsables de cécités. Ainsi, plusieurs laboratoires de l'INSERM travaillent dans ce champ ; l'unité 450 s'intéresse aux pathologies de la rétine, ainsi que l'équipe 9918 à Strasbourg. Les aspects épidémiologiques sont abordés dans l'unité 500. Des études plus fondamentales sur les mécanismes de la vision sont réalisées au sein de l'unité CNRS UMR 5549 de Toulouse. Enfin, des recherches cliniques sont menées dans plusieurs centres hospitalo-universitaires.

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