Question de M. de BROISSIA Louis (Côte-d'Or - RPR) publiée le 10/12/1998

M. Louis de Broissia appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants sur la cérémonie qui a eu lieu, d'après ses informations, le 16 octobre 1998, à Paris, pour ceux que l'on appelle communément les " porteurs de valises ". De nombreux Français, comme lui-même, sont profondément choqués que des cérémonies puissent rendre hommage, en France, à ceux contre lesquels le contingent était engagé ainsi que toute l'armée française. Ils ont choisi d'aider, de collaborer avec les organisations armées qui tuaient nos soldats et terrorisaient la population civile. Ils doivent être considérés comme des " traîtres " à la patrie. Ne pense-t-il pas qu'il y ait une véritable provocation à choisir pour cette cérémonie-là le 16 octobre : jour déjà choisi par les grandes associations patriotiques pour célébrer l'anniversaire de l'inhumation du soldat inconnu d'Afrique du Nord à Notre-Dame-de-Lorette ? Il serait infiniment heureux de connaître son intention sur les mesures qu'il compte prendre pour que de tels comportements ne puissent être répétés.

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Réponse du ministère : Anciens combattants publiée le 14/01/1999

Réponse. - Le secrétaire d'Etat aux anciens combattants comprend parfaitement les sentiments du monde combattant et notamment les anciens combattants d'Afrique du Nord en raison de l'hommage rendu par le centre culturel algérien aux " porteurs de valises ". Il a eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet au nom de monsieur le Premier ministre et du Gouvernement lors de la séance consacrée aux questions d'actualité du 27 octobre 1998. A cette occasion il a précisé que : " Le Gouvernement n'a pas été avisé de cette initiative, prise par un centre culturel qui bénéficie du statut diplomatique. Le ministre des affaires extérieures et le secrétaire d'Etat aux anciens combattants ont fait savoir à l'ambassade d'Algérie qu'ils la désapprouvent ; elle s'assimile en effet à une provocation, surtout un 16 octobre, la France ayant inhumé le soldat inconnu de la guerre d'Algérie le 16 octobre 1977 à Notre-Dame-de-Lorette. L'hommage que nous rendons aux anciens combattants d'Algérie consiste d'abord pour nous à parler de la guerre d'Algérie, ce qui ne s'était jamais fait auparavant. Ensuite, nous inaugurons des stèles et des rues à leur mémoire. Enfin, nous prenons l'initiative d'édifier un mémorial national - nous espérons que ce sera à Paris. Telle est la manière dont nous entendons agir dans cette affaire. " Cette position a été réitérée au cours des débats au Sénat lors de la discussion du budget du département ministériel. Elle a bien sûr aussi été exprimée avec force auprès d'un certain nombre de présidents d'association.

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