Question de Mme BEAUDEAU Marie-Claude (Val-d'Oise - CRC) publiée le 28/05/1998

Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur la diminution de la place de la langue française dans la communauté internationale des démographes. Cette situation est préjudiciable à notre culture, mais aussi à l'élaboration des rapports et des échanges, avec la finesse qu'exprime parfaitement notre langue. Elle lui demande s'il n'estime pas nécessaire de délivrer davantage de bourses pour que des démographes étrangers et en particulier des francophones fassent un doctorat dans les universités françaises. Elle lui demande également d'instaurer des équivalences entre diplôme français et ceux des pays anglophones pour que les étudiants de ces pays puissent passer des diplômes en France et qui soient reconnus dans leurs pays. Elle lui demande enfin s'il n'estime pas souhaitable de diffuser les connaissances francophones en anglais afin de promouvoir la culture francophone auprès des anglophones.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 25/06/1998

Réponse. - L'honorable parlementaire souligne à juste titre l'importance de la recherche, des études et des publications en démographie dans le rayonnement mondial de la langue française. Celle-ci occupe encore une place éminente, qu'il convient de maintenir, dans les congrès et dans les pays les plus divers. L'Association internationale des démographes de langue française regroupe une bonne partie des savants les plus connus dans cette discipline, et dans la mesure où, comme en mathématiques par exemple, l'Ecole française de démographie saura rester l'une des plus fécondantes et prestigieuses, ses membres et productions seront recherchés. Cet atout est esentiel lorsqu'il s'agit de promouvoir l'usage de notre langue. Naturellement, des traductions demeureront nécessaires ou utiles. Les organismes offciels français chargés de diffuser la pensée française, doivent aussi recourir à ces moyens, non pas seulement en anglais d'ailleurs, mais encore dans celles des langues des chercheurs lorsqu'elles ont une grande diffusion : arabe, espagnol, portugais, russe... Les équivalences de diplômes ne sont pas nécessairement, avec les pays anglophones, dès lors que les équivalences réglementaires relevant d'accords internationaux ne répondent plus guère aux exigences actuelles. Elles sont désormais négociées entre universités et centre de recherches, souvent dans le cadre de réseaux construits sur la base du volontariat, comme au sien de l'Agence universitaire de la francophonie, processus que le Gouvernement français encourage pour sa part. Quant aux bourses permettant à des démographes étrangers, en particulier des francophones, de se spécialiser en France et d'y obtenir un doctorat, la direction de la coopération et la direction générale des relations culturelles du ministère des affaires étrangères en ont attribué à elles deux plusieurs dizaines au cours des cinq dernières années. Cet effort est important si on le rapporte à l'ensemble des bourses qui doivent être réparties selon des critères géographiques et aussi selon les disciplines dont beaucoup sont sensibles du point de vue de la diffusion de notre langue. L'effort sera poursuivi.

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