Question de M. MATHIEU Serge (Rhône - RI) publiée le 30/04/1998

M. Serge Mathieu demande à Mme le ministre de la culture et de la communication de lui préciser la nature, les perspectives et les échéances de son action ministérielle à l'égard de la Cinémathèque française. En effet, en décidant, au début de l'année 1998, que le palais de Tokyo ne serait pas dévolu à la cinémathèque, elle a, de nouveau, contribué à retarder la mise en oeuvre du choix et de la concrétisation du site futur de l'institution et de son musée du cinéma, ainsi que la création d'un espace d'exposition lié à sa salle de projection. De telles tergiversations, aggravées par l'incendie, le 22 juillet 1997, de l'aile Marly du palais de Chaillot, sont vivement ressenties par tous les cinéphiles et singulièrement par les 7 réalisateurs, membres du conseil d'administration de la Cinémathèque française, qui viennent de condamner " une telle désinvolture " (le Monde, 3 avril 1998), rappelant que c'est en 1984 (sous un gouvernement où siégeaient ses amis) que les pouvoirs publics avaient décidé la création d'un palais du cinéma au palais de Tokyo, dans lequel la Cinémathèque française devait s'intégrer. On ne saurait mieux souligner l'inefficacité des pouvoirs publics.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 06/08/1998

Réponse. - Il est précisé à l'honorable parlementaire que la Cinémathèque française et la Bibliothèque du film rejoindront la future Maison du cinéma qui ouvrira en l'an 2000 dans le bâtiment de l'ex-American Center, rue de Bercy dans le 12e arrondissement de Paris. Ce choix s'est effectué en concertation avec les deux institutions concernées. Il tient compte du cahier des charges qui a servi de base au schéma directeur établi pour le Palais du cinéma et épargne les surcoûts qu'aurait entraînés l'installation initialement prévue au palais de Tokyo. Ce bâtiment novateur, conçu par l'architecte Franck Gehry pour accueillir cinéma, théâtre, expositions... s'est révélé l'option la plus adaptée parmi celles proposées à la ministre au terme de la mission menée conjointement par le Centre national de la cinématographie et la mission interministérielle des grands travaux qui ont réalisé des études de faisabilité sur différents sites parisiens. Destinée à devenir le lieu par excellence du 7e Art et de la connaissance du cinéma, non seulement dans son aspect patrimonial mais dans son actualité et sa création, la Maison du cinéma sera destinée à un public largement diversifié, avec son musée du cinéma, ses expositions, ses projections, sa bibliothèque-médiathèque, sa salle d'actualité, ses ateliers pédagogiques ou d'initiation. Il est rappelé par ailleurs que le ministère de la culture et de la communication a constamment soutenu la Cinémathèque française, notamment dans la phase délicate qui a suivi le sinistre de juillet 1997 survenu au palais de Chaillot. Outre le soutien financier important de l'Etat à l'association (à hauteur de 25 millions de francs par an pour son seul fonctionnement), le ministère est intervenu avec le Centre national de la cinématographie pour faciliter la nouvelle implantation dans la Salle des grands boulevards, inaugurée en décembre dernier par la ministre, et avec la mission interministérielle des grands travaux pour effectuer les travaux de rénovation et de sécurité de la grande salle de projection de Chaillot qui avait été sinistrée. Celle-ci reprendra les programmations de la cinémathèque dès septembre prochain et fonctionnera jusqu'à l'ouverture de la Maison du cinéma. Il est également rappelé que la Cinémathèque française a depuis juin 1997 un nouveau siège, rue de Longchamp, à proximité immédiate de cette salle et qui regroupe l'ensemble de ses services et notamment ses activités pédagogiques.

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