Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 16/04/1998

M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les effets du récent voyage de M. le président des Etats-Unis en Afrique. La presse s'est largement fait l'écho de ce déplacement, notamment dans la partie francophone de ce continent, en indiquant que les Etats-Unis élargissaient leur sphère d'influence au détriment des Etats européens. Il le remercie de lui faire part de son sentiment à ce sujet et de lui indiquer les axes qu'il défend en faveur de notre coopération en Afrique

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 25/06/1998

Réponse. - Le président des Etats-Unis, M. Clinton, a effectué, du 23 mars au 2 avril, une visite dans six pays d'Afrique (Ghana, Ouganda, Rwanda, Botswana, Afrique du Sud et Sénégal). Il s'agissait de la première véritable tournée africaine d'un président des Etats-Unis, après la brève visite de M. Carter au Nigéria et au Libéria en 1978, et celle de M. Bush en Somalie fin 1992. L'un des objectifs majeurs de l'administration américaine, dans cette initiative, était de rendre plus positive la perception qu'ont les Américains de l'Afrique, afin notamment de convaincre les investisseurs et les opérateurs économiques d'augmenter leurs échanges avec ce continent, dans un contexte marqué par une forte réduction des flux d'aide publique américaine au développement (- 8 % par an depuis le début des années 1990). Le second objectif était d'engager, avec les dirigeants de quelques pays africains, un dialogue direct dans les nouvelles formes de partenariat susceptibles d'aider l'Afrique à mieux intégrer l'économie mondiale. A cet égard, le président Clinton a pu mesurer, notamment en Afrique du Sud, quelles étaient les attentes de l'Afrique, acquise à l'idée de développer les échanges économiques, mais consciente de sa fragilité et des déséquilibres qui persisteraient si les questions du commerce, de la dette et de l'aide au développement n'étaient pas traitées sur un même plan. La France, pour sa part, ne peut que se féliciter de voir les Etats-Unis témoigner, pour cette visite, d'un intérêt accru pour l'Afrique. Elle ne considère en aucune façon que cet intérêt accru est susceptible de porter atteinte aux intérêts européens sur ce continent. Bien au contraire, tout ce qui peut favoriser le développement économique de l'Afrique ne peut être que bénéfique pour les intérêts de ceux qui, comme la France, y ont une présence importante. Pour sa part, la France est engagée dans une politique d'ouverture et d'extension de sa présence en Afrique, dont témoignera prochainement la visite du président de la République dans quatre pays d'Afrique australe (Namibie, Afrique du Sud, Mozambique, Angola). Attentive aux évolutions du continent et fidèle à ses partenaires de longue date, elle continuera de prendre sa part de l'effort international au profit du développement de ce continent, dont elle est le premier partenaire économique.

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