Question de M. HAMEL Emmanuel (Rhône - RPR) publiée le 21/11/1996

M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les propos tenus par le Premier ministre israélien le 19 septembre dernier et rapportés le 24 septembre dernier par le Figaro que " l'Europe pouvait avoir "un rôle spécial au Moyen-Orient en passant du statut de donateur à celui d'investisseur, car la paix a besoin de prospérité". " Il lui demande quelle est sa réaction face à cette affirmation et quelles sont les perspectives de développement des investissements français sur les territoires : 1. De l'Etat d'Israël ; 2. De la Palestine.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 19/12/1996

Réponse. - Les autorités françaises partagent tout à fait le point de vue rapporté par l'honorable parlementaire selon lequel l'Europe doit être non seulement un donateur mais un investisseur au Proche-Orient, " car la paix a besoin de prospérité ". S'agissant des investissements français en Israël, il est vrai qu'ils sont aujourd'hui encore trop modestes, mais ils progressent indéniablement. La France est le cinquième partenaire commercial d'Israël, où elle a une part de marché de 5 %, derrière les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni. Depuis les accords d'Oslo en septembre 1993, les entreprises françaises se montrent de plus en plus intéressées à investir en Israël, ce qu'illustrent l'augmentation du nombre d'entreprises françaises implantées ou représentées dans le pays, passé de 10 à 38 en deux ans, comme la multiplication des échanges entre hommes d'affaires des deux pays. Plusieurs des dirigeants des plus grandes entreprises françaises se sont rendus en Israël à la suite de la visite du ministre de l'économie et des finances, M. Arthuis, en mars dernier. Signe de cette dynamique nouvelle et de l'intérêt marqué des entreprises françaises, des sociétés comme L'Oréal, Accor ou Danone ont pris d'importantes participations dans des sociétés israéliennes au cours des deux dernières années, tandis que la Lyonnaise des eaux, EDF, GDF, GEC Alsthom, Matra, Bouygues, Spie, entre autres, s'intéressent à nombre de projets d'infrastructures prioritaires pour les Israéliens, en matière d'équipement électrique, de transports, de télécommunication ou de traitement des eaux et des déchets. D'une manière générale, le secteur des technologies de pointe est l'un des créneaux les plus porteurs pour le partenariat industriel et technologique entre les deux pays. En revanche, le développement de l'investissement dans les territoires palestiniens, que nous souhaitons encourager et que les entreprises françaises seraient prêtes à entreprendre, continue de se heurter à la réalité du bouclage permanent des Territoires depuis février dernier, au blocage du processus de paix et aux réticences des autorités israéliennes. Compte tenu de l'asphyxie économique de la Cisjordanie et de Gaza, la plupart des projets d'investissement de l'Autorité palestinienne ne peuvent qu'être imputés sur les budgets d'aide internationale. La France a consacré la part la plus importante des protocoles financiers de 1995 et 1996 au financement du port de Gaza qui est, avec l'aéroport, le projet prioritaire des Palestiniens. Or le démarrage de la construction du port continue de se heurter au refus des autorités israéliennes de délivrer les autorisations nécessaires. Les négociations sur cet important projet doivent reprendre très prochainement entre Israéliens et Palestiniens. La France a par ailleurs financé des projets en matière de rénovation du secteur de l'eau, d'équipement pour la police, de télévision, de santé, d'équipements municipaux et de soutien au secteur privé, mais la situation n'a pas encore permis le passage de l'aide publique à l'investissement proprement dit.

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