Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 25/07/1996

M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'opportunité d'ouvrir aux concours du CAPES et de l'agrégation les disciplines d'histoire de l'art et d'archéologie. Il le remercie de lui préciser ses intentions à ce sujet et de lui indiquer le bilan qu'il dresse suite à l'expérimentation engagée depuis 1993 et favorisant l'enseignement de ces disciplines dans les lycées.

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Réponse du ministère : Éducation publiée le 29/08/1996

Réponse. - L'attention du ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche a été attirée sur l'opportunité d'ouvrir aux concours du CAPES et de l'agrégation les disciplines d'histoire de l'art et d'archéologie et du bilan de l'expérimentation engagée depuis 1993 pour favoriser l'enseignement de ces disciplines dans les lycées. L'histoire de l'art et l'archéologie ne figurent pas parmi les disciplines scolaires. La perspective d'une ouverture des concours du CAPES et de l'agrégation pour ces disciplines universitaires est ainsi inadaptée au contexte actuel. Un enseignement de l'histoire des arts a été introduit de façon expérimentale en 1993 (arrêté du 9 novembre 1993) dans les lycées d'enseignement général et technologique. Cet enseignement concerne l'histoire des arts et non l'histoire de l'art, particularité qui le distingue des disciplines d'enseignement secondaire disposant de leur référence universitaire. Il implique toutes les disciplines, dans une logique culturelle commune. La création de cet enseignement s'inscrit dans la politique de diversification des enseignements artistiques conduite depuis plus de dix ans au sein du ministère de l'éducation nationale en collaboration avec le ministère de la culture. Cette politique trouve son expression institutionnelle dans les textes de référence que sont le protocole d'accord éducation/culture de 1983, la loi relative aux enseignements artistiques de 1988, le protocole d'accord éducation/culture de 1993. Ainsi, au-delà des domaines artistiques traditionnels des arts plastiques et de la musique, ont été créés, en 1983, un enseignement de " théâtre et expression dramatique " et, en 1984, un enseignement de " cinéma et audiovisuel ". L'enseignement de l'histoire des arts complète ce dispositif qui, avec cinq domaines artistiques, offre désormais aux élèves un large choix optionnel au baccalauréat. Ce nouvel enseignement est différent des autres enseignements artistiques : s'appuyant sur une approche théorique, il repose sur le principe d'un projet pédagogique fédérateur impliquant diverses disciplines, selon leur logique propre, sur un objectif commun. Il fait appel au partenariat avec des professionnels des arts et de la culture. Tous les nouveaux enseignements artistiques créés au lycée à partir de 1983 sont en effet construits autour du principe du partenariat entre enseignants de l'éducation nationale et professionnels de métiers artistiques ou artistes. Par ailleurs, ils sont toujours assurés par des professeurs de différentes disciplines ayant acquis des compétences dans le domaine considéré. Ces enseignements sont conçus comme des lieux de rencontre où des professeurs de provenances diverses choisissent de s'investir. Seuls, les enseignants d'art plastiques et d'éducation musicale sont formés en tant que spécialistes d'une discipline, sont recrutés par concours et disposent d'un corps d'inspection. Leur enseignement n'implique pas le principe du partenariat. Une commission interministérielle éducation-culture a été instituée (arrêté du 2 septembre 1994) pour orienter et suivre l'enseignement de l'histoire des arts. L'enseignement de l'histoire des arts a été mis en place de façon progressive (ouverture à seize lycées à la rentrée scolaire 1993, puis à trente et un lycées supplémentaires à la rentrée 1994, puis à vingt-six autres lycées à la rentrée 1995). Il touche soixante-treize établissements en 1995-1996 (dont six établissements privés), pour un effectif total d'environ mille élèves. La première session du baccalauréat qui s'est tenue en juin 1995 a concerné une centaine d'élèves. L'évaluation conduite en 1996 par l'inspection générale de l'éducation nationale et l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale a mis en relief le caractère encore largement expérimental de cet enseignement à tous les niveaux (orientation de l'enseignement, organisation, formation des enseignants, partenariat). ; baccalauréat qui s'est tenue en juin 1995 a concerné une centaine d'élèves. L'évaluation conduite en 1996 par l'inspection générale de l'éducation nationale et l'inspection générale de l'administration de l'éducation nationale a mis en relief le caractère encore largement expérimental de cet enseignement à tous les niveaux (orientation de l'enseignement, organisation, formation des enseignants, partenariat).

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