Question de Mme CERISIER-ben GUIGA Monique (Français établis hors de France - SOC) publiée le 11/11/1993

Mme Monique ben Guiga appelle l'attention de M. le ministre de la coopération sur le lycée français Jean-Mermoz de Dakar qui est situé dans une zone industrielle à très hauts risques. En effet, le voisinage de la Sonacos, où une explosion a fait 41 morts et 403 blessés le 25 mars 1992, celui du dépôt de gaz de la Société Shell, où un incendie a provoqué la mort de 4 personnes et fait des dizaines de blessés le 3 octobre 1993, celui du dépôt de Total Gaz, des dépôts de soufre et d'ammoniaque du port de Dakar, et du dépôt d'hydrocarbure de la Marine française, font du quartier une zone où une catastrophe comme celle de Bhopal, de Mexico ou de Seveso peut se produire. Face à la gravité de cette situation, elle lui demande de bien vouloir rendre public le rapport de l'enquête effectuée par ses services et de programmer en urgence la délocalisation de ce lycée.

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Réponse du ministère : Coopération publiée le 13/01/1994

Réponse. - Bien qu'aucun accident n'ait été à déplorer au lycée Jean-Mermoz à Dakar, les accidents graves survenus dans la zone industrielle à proximité ont suscité l'inquiétude des parents d'élèves. Le ministère de la coopération a fait effectuer plusieurs études visant à évaluer les risques encourus et les mesures à prendre dans l'immédiat et à terme, non seulement pour ce qui concerne la sécurité des élèves du lycée proprement dit mais celle de la population sénégalaise qui vit ou travaille dans la zone portuaire où il est situé. La synthèse des rapports de la mission effectuée du 3 au 10 mai 1993 sur la prévention et la réduction des risques technologiques dans la zone portuaire de Dakar a été transmise à l'association des parents d'élèves du lycée Jean-Mermoz par lettre du 17 décembre 1993. Un commentaire de ce document a été effectué par le conseiller culturel lors du conseil d'établissement du lycée qui s'est tenu le jeudi 16 décembre 1993. Ces études ont porté sur trois points : la mise aux normes de sécurité des installations industrielles de la zone portuaire ; l'amélioration de la circulation, y compris celle des cars scolaires dans la même zone ; la sécurité du lycée proprement dit. Sur les deux premiers points les autorités sénégalaises et les entreprises ont été sensibilisées à la nécessité de maîtriser les conditions d'alerte et de formaliser les dispositions à prendre en cas d'accident. Des améliorations peuvent déjà être notées en particulier en matière de modalités de transport des produits dangereux. En outre, la Caisse française de développement étudie avec les autorités sénégalaises un projet d'aménagement de la circulation dont le financement pourrait intervenir dès 1994. Sur le troisième point concernant le lycée, les rapports s'ils concluent à la nécessité à terme de sa délocalisation, constatent que ce déplacement ne pourra se faire que par étapes et recommandent un certain nombre de mesures visant à améliorer l'existant. Des crédits disponibles ont pu être mobilisés pour : la poursuite de l'aménagement de la plate forme d'évolution des cars de ramassage scolaire ; la remise en conformité du résau électrique ; la confortation des bâtiments par la réhabilitation des réseaux d'évacuation des eaux. Dans le même temps les conditions de la délocalisation sont en cours d'étude, en particulier les premières évaluations concernant l'acquisition d'un terrain et le chiffrage d'un premier avant-projet.

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